Au moins 1000 personnes, soit 1.302 (populations civiles) sont mortes en province du Nord-Kivu et Ituri, dans les territoires de Beni et Irumu, depuis le décret du 6 mai dernier, instaurant l’état de siège en République démocratique du Congo (RDC), selon l’enquête intitulée  » Rapport Yotama sur les massacres de Beni et Irumu », menées par des élus, ressortissants de ces régions.

Vers la fin du premier semestre de l’année 2021 finissant, les deux provinces ont été placées sous une administration exceptionnelle de l’état de siège, avec pour mission, l’éradication des groupes armés, afin de mettre fin aux massacres des civils, datant de plusieurs décennies. Dans ce cadre, l’administration civile a cédé la place à celle militaire, plaçant ainsi des officiers de l’armée et de la police à la tête de chacune de deux provinces.

« Nous sommes loin des objectifs assignés par cette mesure exceptionnelle qui est de mettre fin aux violences et aux massacres des civils », a déclaré dans les médias Mbenze Yotama, élu provincial de Butembo, qui a pris part à cette enquête.

Pour lui, avec le transfert du pourvoir administratif aux militaires, « l’armée semble être surchargée car elle doit non seulement s’occuper de sa mission régalienne de sécuriser le territoire mais doit aussi s’occuper de son administration », a-t-il expliqué.

Dans leur rapport, les élus mettent simultanément en évidence, l’évolution du nombre de massacres enregistrés ainsi que le nombre de morts, passé de 3 attaques avec 6 morts en 2008 à 346 attaques avec 1.747 morts cette année, soit du mois de janvier à celui de septembre.

Ce qui fait que de 2008 à septembre 2021, plus au moins « 2.237 attaques ont été enregistrées » dans 696 localités. Celles-ci ont fait plus de « 7.404 morts », indique le document qui reprenant les identités des victimes.

Octobre 2014, année à laquelle les massacres se sont intensifiés, indique-t-on dans ce rapport. Une année à laquelle les autorités ont attribué les tueries au mouvement rebelle « Forces démocratiques alliées (ADF). D’origine ougandaise, les ADF ont été placées en mars dernier par les États-Unis parmi les « groupes terroristes » affiliés aux jihadistes de l’État islamique (EI).

Les députés appellent à la mise en place d’une commission internationale

Auteurs de l’enquête, les députés ont par ailleurs, appelé à la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante, qui permettrait selon eux, d’identifier clairement les vrais bourreaux et à la mise en place d’une cour pénale internationale pour la RDC.