La désignation par le président Tshisekedi des fils Djanana, Maître Gims et Dadju son petit frère, comme ambassadeurs de la Rumba congolaise est loin d’être bien accueillie dans les milieux des chanteurs et musiciens congolais. 

Quelques heures seulement après leur élévation à ce rang, des artistes ont délié leurs langues pour dénoncer sans gants, un manque de considération à leur endroit. 

La dernière est poignante déclaration est de l’artiste musicien Jean-Jacques Kibinda Pembele, connu sous le surnom de « Karmapa ». Dans une interview accordée à nos confrères du journal 7sur7, ce chanteur soutient que le dévolu du président congolais, jeté sur les deux artistes est un manque de considération vis-à-vis des amoureux de la Rumba et des musiciens Congolais.

Pour ce musicien natif de la commune de Matete, dans le district du Mont Amba, Gims et Dadju ne sont pas chanteurs de la Rumba. Par conséquent, ils  ne méritent de porter ce titre.

« Je ne sais pas ce qui a motivé le président pour décorer nos frères, les ambassadeurs de la Rumba congolaise. D’abord, Dadju n’est pas congolais. C’est ce que le président devrait savoir. Est-ce que vraiment ils jouent de la Rumba ? Il y a des musiciens qui méritent plus et qui sont installés au Congo et le président devrait penser à eux aussi. Mais bon, c’est une décision du chef de l’État, on ne peut pas commenter ! Je dis tout simplement, on a pris acte. On a vu ce que le président a fait (…) Nous demandons aux autorités de nous considérer quand-même, c’est comme si, il ne fait attention à nous », a-t-il déclaré au même média.

Et Jean-Jacques Kibinda de renchérir: le manque des structures sérieuses freine le  triomphe du musicien congolais  à l’échelle mondiale.

« Les musiciens congolais souffrent de beaucoup de choses. Il y a déjà ce manque de considération (…) Si aujourd’hui on écoute Gim’s et Dadju c’est peut-être parce qu’ils sont installés en France. Ils se considèrent déjà comme français et les structures qu’ils ont trouvées en France je pense que ça les aide à s’épanouir. Nous, on ne nous aide pas et ils ne nous considèrent pas », a-t-il soutenu.

Signalons que, reçus dimanche 30 janvier par le président Tshisekedi, les deux fils de Djuna Djanana ont reçu chacun un passeport diplomatique, ce, afin de représenter valablement la Rumba congolaise au-delà des frontières. Ce genre de musique a été inscrit l’année dernière au patrimoine immatériel de l’UNESCO.