En République démocratique du Congo, rien ne va plus entre la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et la Présidence de la République. Les deux institutions, sont depuis ce mardi 2 mars dans une guerre médiatique. Des tirs croisés, en toile de fond : la question électorale à l’échéance 2023.

Tout a commencé lundi 1er mars, lorsque dans un message la CENCO a fait plusieurs recommandations au nouveau Premier ministre Sama Lukonde et au President de la République. Parmi ces recommandations, les prélats ont rappelé l’importance de l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées en 2023. Et ce, conformément à la Constitution.

Du côté de la première institution du pays, le mot élection dans le délai semble ne pas être le bienvenu dans les arcanes du nouveau pouvoir. Ce dernier est soupçonné de préparer le glissement. Réponse du berger à la bergère ? Après la réaction à la déclaration des princes de la très sainte et puissante église catholique, la réponse de la présidence congolaise ne s’est pas fait attendre. Dans une réaction ce mardi 2 mars, la Direction de communication du président Tshisekedi a réagi, accusant les prélats de confondre religion et politique. « Élections 2023: ne confondons pas les rôles », a écrit le cabinet du Chef de l’Etat. Et d’ajouter: « L’immixtion de la CENCO dans ce qui ne relève de sa compétence est simplement ahurissante, voire pour des pères spirituels mués, pour le besoin de la cause, en politiques engagées au détriment de leurs brebis livrées à elles-mêmes ».

Quelques heures seulement après la réaction de la Présidence, celle des évêques ne s’est pas fait attendre non plus. À travers l’Abbé Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, les princes de l’église se posent la question de savoir : pourquoi de toutes les recommandations faites par les prélats, seule celle relative aux élections doit poser problème ? « Les évêques ont fait plusieurs propositions. Pourquoi seulement celle de l’organisation des élections en 2023 pose problème ? »

Pour l’Abbé Donatien N’shole, les évêques n’ont condamné personne. Ils n’ont fait que prévenir et veulent que le pays reste stable, a-t-il dit sur les antennes de la radio Top Congo. Et de poursuivre : » La CENCO a fait la même chose quand il était question du respect de la constitution en rapport avec le nombre de mandats. La CENCO restera constante. Les évêques ne vont pas chercher à plaire à qui que ce soit », a-t-il soutenu.

Rappelons que dans son message intitulé : « Déchirez votre cœur et non vos vêtements, le peuple attend toujours », rendu publique le lundi 1er mars, la CENCO a demandé au gouvernement de tout mettre en œuvre pour gagner le pari des élections en 2023 et pas plus tard.