« Aujourd’hui est un jour grand pour moi parce que depuis mon élection à la tête de la province du Sankuru, je ne me suis jamais exprimé dans les ondes, je n’ai jamais fait un point de presse. Et là était l’occasion pour moi de me familiariser avec vous, pour dire que je suis là pour l’intérêt de la presse et que dans ma province la liberté de presse est très bonne. Il n’y a jamais eu de fermeture de la Radio télévision nationale congolaise ni d’arrestations et tortures des journalistes à Lodja», a déclaré devant la presse Joseph Stéphane Mukumdi, Gouverneur de province de Sankuru. Le chef de l’exécutif provincial était en conférence de presse lundi 14 septembre à Kinshasa. Il a ainsi contredit les allégations de l’ONG Journaliste en danger (JED), qui a dernièrement porté plainte contre lui, à la Cour militaire de Mbuji Mayi, au Kasaï Oriental.

Brossant de manière in extenso la situation qui prévaut actuellement dans la province qu’il gère depuis son élection au mois de juillet 2019, Joseph Stéphane Mukumadi, est sorti du silence et a crevé l’abcès. Il accuse les leaders et caciques de l’ancienne majorité, de mettre des crocs en jambes les roues des actions de sa gouvernance. Ce fils d’un ancien relégué de l’heure Simon Kimbangu, dit n’avoir peur de personne et promet de faire rétablir l’autorité de l’Etat, actuellement inexistante dans un Sankuru où les leaders vivent dans l’hostilité mutuelle et ont érigé chacun soit une milice soit encore une ambassade, une frontière et/ou une barrière dans leurs différents territoires.

Par ailleurs, Joseph Mukumadi a dénoncé une campagne menée contre sa personne par ses détracteurs sur la toile et dans les médias , dans le seul objectif de ternir son image. « Il y a eu beaucoup de messages qui ont fait couler encre et salive sur la toile, et ce, jusqu’à ce moment sur les prétendues. arrestations arbitraires, les tortures et autres chefs d’accusations, mais en ce moment, j’ai montré que tout cela n’est rien d’autre que mes détracteurs qui ont promis l’ingouvernabilité de la province, qui se sont arrogés à garder les sévisses qu’ils ont commis pendant plus de 18 ans et qui ont essayé de refaire surface aujourd’hui avec moi. Ils ne m’auront pas. Je suis là pour la nation et pour mon peuple, pour la défense des opprimés, c’est-à-dire le peuple d’abord», a accusé le gouverneur Mukumadi. Et d’ajouter: « Joseph Kabila beaucoup donné au Sankuru pendant son règne. Mais qu’est-ce qu’ils ont fait du Sankuru. Allez-y voir. Il n’y a rien ». Ma dernière tournée dans le fin fond de la province en dit long, révèle-t-il.

S’agissant de la situation sécuritaire dans sa province, le premier citoyen du Sankuru a par la même occasion dénoncé et condamné les tueries qu’il y a eu dernièrement dans son entité administrative. Il a aussi offusqué les vidéos largement relayées dans les réseaux sociaux, dont l’une a montré un jeune homme en train d’être flagellé. « Il s’agit d’une œuvre de mes détracteurs pour montrer que Mukumadi n’aime pas les gens qui ne sont pas de son obédience politique », fait-il entendre.

En outre, accusé d’être plus présent à Kinshasa qu’en province, Mukumadi ne sèche des mots. « La province de Sankuru est issue du démembrement et cette nouvelle province n’a pas d’infrastructures. Sans Kinshasa nous ne pouvons vivre. Ceux qui m’ont combattu sont ici à Kinshasa et vous le savez. Ils détiennent une partie des finances. Si je ne me permets pas de venir à Kinshasa, secouer le cocotier pour me permettre d’avoir les moyens de faire survivre ma province, je peux rêver pour ne rien faire pour ma province », s’est-il expliqué.

Avant d’inviter la presse à visiter sa province et à montrer à la face du monde les conditions de vie dans lesquelles vivent ses administrés , le Gouverneur Mukumadi a ouvert la porte à la réconciliation avec tous ceux qui le combattent. Il a rappelé que le Sankuru n’est pas seulement une affaire de ceux qui sont à Kinshasa. Il appartient à toutes ses filles et tous ses fils. « L’honorable Lambert Mende est un aîné politique dont l’expérience est d’importance capitale pour le développement de notre province », a-t-il appris.