Une cinquantaine d’organisations des jeunes vient de saisir le président de la République Démocratique du Congo,  Félix Tshisekedi,  sur une présumée manipulation du Conseil Provincial de la Jeunesse (CPJ) par l’actuel Gouverneur du Sud-Kivu.

Ces organisations l’ont fait savoir dans une lettre de revendication adressée au président Félix Tshisekedi et dont copie nous est parvenue. 

Dans leur correspondance,  les organisations des jeunes dont celles regroupant des jeunes des confessions religieuses font savoir au chef de l’État que les élections organisées fin 2020 passées ont été émaillées des plusieurs irrégularités et manipulations des politiques. Des manipulations dans lesquelles le Gouverneur de province Théo Ngwabije aurait joué un rôle important révèlent-elles.

Pour soutenir leurs accusations,  ces organisations citent par exemple la récente rencontre du chef de l’exécutif provincial avec les membres du comité « élu » du CPJ , une réunion au cours de laquelle Théo Ngwabije aurait conditionné le financement de la cérémonie d’investiture dudit comité par le soutien de ce dernier au Gouverneur compte tenu de la situation politique de l’ère. 

Pourtant, regrettent les signataires,  une voie d’une table ronde était déjà ouverte pour un dialogue entre les jeunes pour une fin de la crise qui a élu domicile au CPJ Sud-Kivu. 

 » Chose surprenante,  pendant qu’on s’attend à l’organisation d’une table ronde et dont les termes de références sont déjà déposés au ministre de la jeunesse,  nous constatons que monsieur le Gouverneur a reçu certains membres du comité illégal,  illégitime et de son obédience en date du 25 février 2021 à son cabinet de travail,  en leurs promettant une investiture dans les jours très proches, en contrepartie d’un soutien en sa faveur, au regard de la position peu favorable dans laquelle il se trouve actuellement suite à sa gestion calamiteuse de la province » lit-on dans la lettre de revendication. 

Ces organisations des jeunes disent être au regret de constater que cette façon de procéder du Gouverneur de la province émane des pratiques « anciennes et rétrogrades » contre lesquelles le chef de l’État se bat jour et nuit. Des pratiques consistant à servir la jeunesse comme un bouclier.

 » Il sera ainsi difficile que votre vision se matérialise au Sud-Kivu avec la gouvernance actuelle » alertent les organisations signataires. 

Elles demandent au président de la République, en sa qualité de garant de la nation,  de rappeler monsieur le Gouverneur de la province,  qui est de surcroît son représentant au niveau de la province,  au respect des règles et les lois du pays, afin de s’inscrire dans sa vision, de l’instauration d’un état de droit en RDC.

Au ministère de la jeunesse et nouvelles technologies de se prononcer et s’investir dans cette question,  et jouer pleinement son rôle de patron de ce secteur, en donnant des orientations claires et nettes quant à l’organisation des nouvelles élections. 

 » Que les tireurs des ficelles et fomenteurs des conspirations sordides tendant à compromettre l’accalmie précaire dont jouit le Sud-Kivu en se dressant contre les intérêts de la jeunesse se ravissent et travaillent pour l’intérêt général en mettant cette dernière dans ses droits et en lui octroyant un comité à la hauteur des défis auxquels est confrontée la jeunesse du Sud-Kivu » insistent les signataires. 

En cas de passage sous silence de leur revendication, ces organisations promettent un désaveu total et irréversible du Gouverneur de province et dudit comité qu’elles qualifient de fantôme.

Elles promettent leur engagement à le combattre sous toutes les formes possibles jusqu’à ce que des nouvelles élections se tiennent et remettent la jeunesse dans ses droits. 

Elles permettent également d’organiser des actions de grande envergure telles que des marches, sit-in  pour empêcher l’installation d’un bureau du CPJ « non élu et non consensuel » dans 72 heures suivantes, une fois leur revendication ne trouve pas un écho favorable.