Le 25 mars, l’Union européenne célébrera le 60e anniversaire de la signature des traités de Rome, qui a constitué la première étape vers une Europe unie. Depuis la genèse des Communautés européennes, en 1957, les citoyens de nos États membres ont connu six décennies d’une paix, d’une prospérité et d’une sécurité sans précédent. Le contraste avec la première moitié du XXe siècle ne pourrait pas être plus grand.

Les deux guerres désastreuses qui ont lieu en Europe entre 1914 et 1945 ont fait des millions de morts et ont laissé le continent dévasté, divisé et exsangue. Pour des pays qui avaient été longtemps
belligérants, l’intégration européenne a constitué le projet de paix le plus réussi de notre histoire.

Dès l’année 1958, la Commission européenne a créé une antenne à Kinshasa, même avant l’indépendance du Congo. Le projet de paix et de stabilité européen a depuis ces débuts été un projet à ambition globale, coïncidant avec le regain d’indépendance des pays africains.

Aujourd’hui, nos relations bilatérales avec la République démocratique du Congo sont régies par l’Accord de Cotonou. Cet Accord de partenariat crée un cadre commun d’engagements mutuels et instaure des principes politiques, sociétaux ou encore dans le domaine des échanges commerciaux entre l’Europe et les pays africains, du Pacifique et des Caraïbes – y compris la RDC. L’Union européenne est un partenaire de premier plan pour la RDC avec une coopération dans des domaines aussi importants que la navigabilité du fleuve Congo, la santé publique, la
biodiversité ou la réforme d’institutions congolaises fondamentales dans les secteurs de la justice, de la police ou de l’armée.

Le monde traverse actuellement une période de grande incertitude: le rapport de force mondial évolue et les fondements d’un ordre international reposant sur des règles communément admises sont trop souvent remis en question. L’Union européenne s’érige de plus en plus en fervent défenseur de cet ordre mondial. Elle le fait aussi en Afrique, comme partenaire de l’Union africaine. Deux jours seulement après l’investiture de la nouvelle Commission de l’UA, une délégation de haut niveau menée par la Haute Représentante de l’UE, Federica
Mogherini, vient d’effectuer une visite de travail à cette Institution sœur qui pourrait jouer un rôle aussi important pour la stabilité et la paix sur le continent africain que l’UE l’a fait sur le ‘vieux continent’.

Le 5ième Sommet UE-Afrique se tiendra cet automne en Côte d’Ivoire et permettra encore de renforcer ce partenariat.
L’UE est la deuxième économie du monde. Nous constituons le plus grand marché mondial et le principal investisseur étranger dans la plupart des régions de la planète.

L’UE a acquis une position de force en agissant de concert et d’une seule voix sur la scène internationale.
Nous investissons collectivement, UE et états-membres, plus dans la coopération au développement et dans l’aide humanitaire que le reste du monde.

L’UE joue ainsi un rôle de plus en plus actif en tant que garant de la sécurité au plan mondial, y compris en Afrique.Nous défendons le développement durable, des sociétés solidaires et la lutte contre toutes les inégalités – en matière d’éducation, de démocratie et de droits de l’homme. Pour nous, c’est un investissement
intelligent dans notre sécurité et notre prospérité commune. L’UE est le seul bailleur de fonds au monde qui apporte un soutien à tous les pays fragiles ou en situation de conflit.

Nous défendons de meilleures règles à l’échelle mondiale, qui protègent les populations contre les abus, qui renforcent les droits et relèvent le niveau des normes. C’est grâce à notre mobilisation – celle de l’Union et de ses États membres – que la communauté internationale a mis en place des accords innovants comme les
objectifs de développement durable, l’accord de Paris et le programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.

Dans un monde où la politique de coercition parfois arbitraire réapparaît, l’Union européenne aura un rôle encore plus important à jouer pour garantir le respect du droit international comme base de nos relations
internationales.

Dans un environnement international plus fragile, il faut renforcer la
coopération, et non se replier sur soi. C’est la raison pour laquelle
l’UE continuera à soutenir et à aider les Nations unies: dans un débat
important cette semaine au Conseil de Sécurité l’importance d’une
mission de paix telle que la MONUSCO vient d’être confirmée, garant de
la stabilité et la paix en RDC, objectif d’importance primordiale pour
les pays de la région et toute la communauté internationale.
Quoi que nous réserve l’avenir, une chose est sûre: l’UE continuera de
placer la promotion de la paix et de la sécurité internationale, de la
coopération au développement et des droits de l’homme ainsi que la
réponse aux crises humanitaires au cœur de sa politique étrangère et
de sécurité. C’est bien dans cette logique que l’Union européenne se
prépare à apporter un appui encore plus important que dans le passé à
l’organisation des élections en RDC, dès qu’en conformité avec
l’Accord de la Saint Sylvestre un nouveau gouvernement congolais
d’union nationale aura été formé.
Bart Ouvry, Ambassadeur de l’Union européenne en République
démocratique du Congo