Le député National Adolphe Muzito a dans une tribune publiée ce lundi 17 juillet 2017 donné son point de vue sur la situation économique et politique que connait la République démocratique actuellement. Selon l’ancien Premier ministre, économiquement, la RDC n’est pas malade.
Dans le texte parvenu à la rédaction de KINSHASATIMES.CD, A. Muzito réaffirme que le Gouvernement recourt, depuis fin novembre 2016, à la planche à billets pour financer son déficit et ceux des entités publiques locales, «engageant le pays dans une spirale inflationniste, en même temps qu’il a quasiment épuisé les réserves de change du pays».
«La Banque Centrale du Congo (BCC) se décapitalise chaque année avec des pertes d’exploitation de plus en plus croissantes qu’elle finance avec la planche à billets, amplifiant elle aussi l’inflation.», lit-on dans cette tribune.
Le membre du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) prévient que d’ici fin 2017, la population et les fonctionnaires de l’Etat en particulier perdront 50 % de leur pouvoir d’achat selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), ce qui amplifiera la crise sociale ainsi que la misère des populations.
Sur le plan politique et sécuritaire, Adolphe Muzito regrette le sabotage des acquis du dialogue inter-congolais de Sun-City. Selon lui, la classe politique dans son ensemble a perdu son âme et sa légitimité. La loi fondamentale est «défigurée».
Par ailleurs, l’élu de Kikwit insiste que la crise actuelle en RD Congo est endogène, liée à sa propre gouvernance et non exogène comme affirmé par l’exécutif et «ses experts».
«La RDC n’est pas malade. L’inflation et l’érosion monétaire, ce double mal qui repend la misère et fait la guerre à un peuple déjà déshérité, est une création du Gouvernement. Il a ainsi tort, aujourd’hui, de se déclarer en difficulté de trésorerie et de solliciter un concours financier auprès des Institutions de Bretton Woods, en situation de crise politique et d’illégitimité, invoquant pour cause le choc exogène. Du reste, même s’il obtenait cet appui, celui-ci ne suffira-t-il pas pour mettre fin à cette érosion monétaire.», renseigne le document signé Adolphe Muzito.