La justice militaire à Kananga annonce avoir mis la main sur Mubiayi Dewayo, chef milicien, soupçonné d’être impliqué dans le meurtre de 39 policiers, en mars 2017, dans la localité de Malenge, secteur du Kasaï Kabambaie, en territoire de Luebo (Kasaï).
Ce meurtre était intervenu dans le contexte de violences alimentées par les miliciens Kamuina Nsapu, au centre du pays.
« J’ai été informé de l’arrestation du chef milicien Mubiayi Dewayo par mes services mais je ne sais pas vous donner plus de détails car me trouvant loin de mon office », explique le colonel Jean Blaise Bwamulundu, auditeur supérieur près la Cour militaire de l’ex-Kasaï Occidental, en mission à Tshikapa.
Le président de l’Association congolaise des droits de l’homme (ACDHO), basée à Kananga, qui dit avoir rendu visite à ce chef milicien dans les locaux de l’auditorat au chef-lieu du Kasaï Central, confirme qu’il s’agit bel et bien de Mubiayi Dewayo.
« Je lui ai parlé dans les locaux de
l’auditorat. Il a été arrêté en compagnie de trois autres personnes. Il m’a révélé qu’il n’a opposé aucune résistance à son arrestation même s’il sous-entend qu’il en avait la capacité », indique Arthur Padingani, président de l’ACDHO.
Mubiayi Dewayo est présenté comme le chef milicien qui avait reçu la bénédiction de Jean Pierre Pandi alias Kamuina Nsapu, de son vivant, pour installer la milice dans le territoire de Luebo (Kasaï).
Il est soupçonné par l’armée d’avoir organisé l’embuscade, le 23 mars 2017, dans la localité de Malenge contre un convoi de la police. Trente-neuf éléments de la légion nationale d’intervention (LNI) avaient été décapités, une importante cargaison d’armes et deux camions Kamaz de la police, saisis par les miliciens.
Dans un rapport daté du mois d’août dernier consulté par notre rédaction, les responsables de l’armée à Tshikapa accusent bon nombre de chefs miliciens dont Mubiayi Dewayo, qui se sont rendus aux autorités à l’occasion de la proclamation de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle, de cacher beaucoup d’armes.
Plusieurs fois donné pour mort lors des opérations de l’armée, Mubiayi Dewayo était réapparu, en mars dernier, avec un groupe de miliciens à la surprise générale à Luebo et s’était rendu aux autorités. Depuis, il n’avait pas fait part de ses nouvelles