A Kinshasa, les messes ouvertes au grand public ont repris timidement dans certaines paroisses. Quoique la reprise de cultes en public ne soit pas encore officiellement autorisée, les chrétiens affluent en semaine comme les dimanches. Il leur est seulement exigé de respecter les gestes barrières.
« C’est depuis fin juin que nous avons repris le chemin de l’église ici à la paroisse « La Résurrection ». Nous avions du mal à nous priver de la messe quotidienne depuis que le Président Tshisekedi a décidé d’interdire le culte en public pour éviter la propagation de la maladie de coronavirus. Heureusement, notre curé a cédé à la requête des chrétiens », nous confie, toute soulagée, une sexagénaire active dans cette paroisse catholique de Lemba/Salongo.
Compréhensif pour ses fidèles, l’abbé curé Simon Tunda a ouvert grands ses bras pour ses nombreux fidèles qui voulaient bien communier, après environs trois mois de privation. Mais, les premières tentatives de célébration eucharistique pour le grand public ont attiré la curiosité des policiers.
« Ils se sont d’abord interposés, sommant le curé de cesser de célébrer des messes. Leur injonction s’est vite estompée lorsqu’ils ont eu des instructions de leur hiérarchie avec qui le Cardinal aurait négocié. Maintenant, ils nous laissent prier », nous confie une jeune paroissienne.
Strict, organisé, le curé de la Résurrection a imposé des mesures sévères relatives aux gestes barrières: port obligatoire du cache-nez, lavage des mains à l’entrée du temple, respect de la distanciation sur les sièges de l’église (une à deux personnes par banc), suppression d’échanges de poignées de mains, respect de distances à la file lors de la communion… et plus d’attroupements après la messe.
Par ailleurs, pour mieux faire respecter ces consignes, la paroisse a pris le soin de placer des citernes et des savons liquides à l’entrée de l’église en vue de faciliter le lavage des mains.
Et pour assurer l’assainissement permanent du lieu de culte, Derrick Luse, un paroissien bénévole, qui se fait appeler « Dr Muyembe », s’attèle désormais à désinfecter l’église avant et après chaque messe les jours ouvrables tout comme les week-ends.