Il n’y a eu ni condamnation, ni sanction contre le M23 et le Rwanda, affirmativement désignés par Kinshasa comme terroristes et agresseurs de son territoire.
Au troisième conclave des pays membres de l’Afrique de l’Est, le lundi 20 juin dernier à Nairobi, au Kenya, sous l’impulsion de Uhuru Kenyatta, le président de ce pays, Kinshasa n’a pas obtenu gain de cause.
Pour preuve, les chefs d’Etats de l’EAC ont rejeté la thèse de la République démocratique du Congo (RDC), à en croire le communiqué final de cette réunion que nombreux analystes qualifient “saugrenue”. De l’attaque à la chute, en passant par le corps de ce document, nulle part le Rwanda n’est cité comme agresseur de la RDC. Pareil pour le M23, que les régimes de Kinshasa (passé tout comme présent ), ont toujours présenté comme étant un groupe terroriste n’a pas été considéré tel quel.
À Nairobi, les présidents du Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda et de la RDC, dans leur communiqué se sont juste limités à recommander la fin des hostilités et le retrait du M23 des zones qu’il occupe.
Aux yeux des observateurs, ce genre de communiqués, sont les mêmes qui ont été lus par le passé, et qui soutiennent ceux des congolais qui sont convaincus sans ambages que si l’on veut se faire respecter par le Rwanda, la RDC doit changer son fusil d’épaule. Elle doit prendre en main son offensive, opposer la force militaire au Rwanda.
Pour ces congolais, le Congo ne doit pas rester éternel diplomate. La diplomatie oui, mais la force militaire vaut mieux pour mettre fin à cette situation qui a trop duré. Surtout, lorsqu’on est face à un voisin qui ne comprend que le langage militaire.
La guerre, c’est vrai, elle est sale. Nul ne peut la soutenir, mais à un certain moment, la RDC devra cesser de toujours confier son sort aux mains des étrangers, africains soient-ils. Elle doit désormais, compter sur elle-même. C’est de cette manière qu’elle se fera respecter, soutient-on.
Une force de trop
L’une des conclusions du conclave de Nairobi, c’est le déploiement immédiat de la Force régionale à l’Est du Congo, selon le document final de cette réunion. Elle doit travailler avec l’administration de la RDC, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aura pour mission : le rétablissement de la paix en RDC.
Ce n’est pas tout. Cette force devra contribuer à la mise en œuvre du processus de désarmement et démobilisation, a-t-on soutenu dans le fameux communiqué.
Une force de trop aux yeux des observateurs, alors que la mission onusienne est présente depuis plusieurs années sur le
sol congolais, sans compter plusieurs autres forces qui sont passées dans cette région bien avant, sans y apporter les résultats attendus, regrette-t-on.
Giscard Havril