Les Etats-Unis d’Amérique semblent être intéressés par les mines congolaises. Le séjour à Kinshasa, du 12 au 13 septembre dernier, d’Amos Hochstein, le Coordonnateur spécial du président américain en charades Affaires énergétiques internationales matérialise cet intérêt. Mieux, cette hantise américaine aux ressources du sous-sol congolais.
L’émissaire du président Joe Biden, qui a notamment été reçu par le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi, a affirmé être en visite en République démocratique du Congo (RDC), « essentiellement pour le développement du secteur des mines et sur le potentiel d’investissement dans ce secteur, en examiner les conditions existantes », a-t-il affirmé.
La visite d’Amos Hochstein, un mois après celle de Blinken prouve à suffisance, combien le Congo est un enjeu. Et que le pays de l’on Sam ne veut plus rester à la traîne des autres puissances, notamment la Chine et la Russe qui, elles, se taillent la part belle en Afrique en général, en RDC en particulier (Ndlr: Chine), dans cet important secteur par lequel le Congo de Lumumba s’impose parmi les pays les plus important au monde dans la transition énergétique, reconnaît l’émissaire de Biden.
« La RDC est l’un des pays les plus importants au monde, parce qu’elle contribue à la transition énergétique, à mesure que nous passerons du carburant fossile pour parvenir à une énergie plus propre », dit-il.
Et de poursuivre, « le monde entier aura besoin de minerais, dès ressources naturelles… dans l’ensemble qui sont nécessaires à cette transformation. Et je ne pense pas qu’il y ait un pays outre que la RDC qui puisse apporter autant au monde », a-t-il précisé.
Un investissement sous fond des conditions
Les USA veulent bien investir dans le secteur minier congolais. Cela, non pas sans conditions. Contrairement à la Chine, les américains eux, aimeraient que le secteur minier congolais soit exorcisé de la corruption, du travail inhumain. « Nous voulons donc de l’énergie, mais aussi nous assurer des conditions dans lesquelles travaillent ceux qui contribuent à cette énergie (Ndlr: que nous voulons) plus propre. Pour ce faire, nous avons une bonne compréhension de ce que veut dire énergie plus propre. C’est-à-dire pas de corruption mais aussi des (Ndlr: garanties) de conditions de travail de ceux qui œuvrent dans le secteur des minerais », impose Amos Hochstein.
Et d’ajouter : « c’est donc de cela que nous avons discuté avec les autorités congolaises. Je garde mon espoir et j’ai hâte de revenir ici lors d’un prochain voyage ».
La bousculade des puissances économiques mondiales
Lors de son séjour du 8 au 9 août dernier, Anthony Blinken, le Secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères s’est, lui aussi étendu sur la lutte contre la corruption, le dérèglement climatique, le soutien des USA au commerce, la croissance de la résilience agricole, etc. L’administration Biden affirme s’inscrire dans la démarche d’appuyer les efforts africains au niveau de la sous-région des Grands Lacs afin d’appuyer les initiatives visant une paix durable à l’est de la République démocratique du Congo et l’ensemble de la sous-région.
Cependant, il y a lieu de relever que pour ses deux missions en RDC, l’administration américaine attache l’importance dans le secteur minier tout simplement parce que, le Congo se trouve là, dans un contexte où se bousculent plusieurs puissances économiques en passe des minerais stratégiques. Aussi, le dernier séjour africain du ministre russe des Affaires étrangères, dans un contexte de la guerre Russo-ukrainienne semble avoir réveillé les USA, qui viennent de prendre la mesure de l’enjeu congolais.
Alors que les américains posent des conditions pour l’arrivée de ses investisseurs en RDC, en vue de la transparence, d’autres puissances elles, ont décidé de lancer sans trop d’exigences. Elles auront compris les besoins des capitaux frais dont le Congo cherche pour lancer le développement d’un des pays les pauvres du monde. La RDC semble être attirée par ceux de partenaires plus réalistes que ceux exigeants et dont les investissements conditionnés tirent souvent à la longueur.
L’on comprendra que la ruée vers les minerais devient de plus en plus l’enjeu des conflits à l’est du pays et dans la sous-région.
Besoin du cobalt, du nickel, du lithium
Au-delà de tous les autres minerais, Washington convoite le nickel, le lithium et le cobalt congolais. Pour les Etats-Unis, le Congo est un pays stratégique pour l’accélération de la transition énergétique. Pour ce pays de vieille démocratie, l’invasion russe en Ukraine prouve combien il gagnerait en diversifiant ses ressources d’approvisionnement en minerais. Affirmation d’Amos Hochstein qui voit mal « que l’économie mondiale soit prise en otage par un seul pays producteur ». Et que le contexte de guerre russo-ukrainienne justifie l’urgence d’accélérer la transition énergétique.
« Dans la mesure où nous accélérons la transition énergétique la transition énergétique, au lieu d’utiliser l’essence ou le gasoil, nous allons utiliser les batteries électriques. Ainsi, nous avons besoin du cobalt, du nickel et du lithium. Le territoire congolais regorge de ces minerais. La RDC peut faire la partie de la solution pour le monde », a-t-il affirmé.
Giscard Havril