Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda, s’intensifient autour de Goma, exacerbant la panique dans cette ville stratégique du Nord-Kivu.
Les hostilités se poursuivent ce vendredi 24 janvier sur deux fronts majeurs : l’axe Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, et l’axe Sake, dans le Masisi. Sur ces zones, des détonations d’armes lourdes et légères résonnent depuis les premières heures de la matinée, semant la terreur parmi les habitants de Goma, capitale économique de l’est de la RDC.
Une résistance acharnée sur deux fronts
À Sake, localité occupée par les rebelles du M23 depuis plusieurs jours, l’armée congolaise et ses alliés, dont les miliciens Wazalendo, la force régionale de la SAMIDRC, et les casques bleus de la MONUSCO, mènent une contre-offensive pour stopper leur progression vers Goma. Les rebelles tenteraient d’atteindre la ville via le parc national des Virunga, en passant par le nord de la localité de Nzulo.
Sur l’axe Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, les FARDC font face à une autre tentative de percée des combattants du M23. Des sources locales rapportent des affrontements particulièrement violents, alors que les troupes gouvernementales s’efforcent de contenir cette menace grandissante.
Depuis jeudi, la tension est montée d’un cran dans la région. À Nyiragongo, une bombe larguée par les rebelles a frappé un village du groupement Muja, causant la mort d’au moins deux civils. Ces violences renforcent les craintes d’une extension des combats à Goma, ville de près d’un million d’habitants déjà traumatisée par des conflits récurrents.
Pour prévenir une offensive sur la cité, la MONUSCO a réactivé l’opération Springbok, un dispositif conjoint avec les FARDC, visant à sécuriser Goma et ses environs. Pourtant, malgré ces efforts, les populations civiles continuent de fuir les zones de combat, aggravant la crise humanitaire dans une région déjà fragile.
Accusé de bénéficier du soutien militaire et logistique du Rwanda, le M23 représente une menace majeure pour la stabilité de l’est de la RDC. Depuis sa résurgence en novembre 2021, ce groupe rebelle s’est emparé de plusieurs localités stratégiques, compliquant les efforts de paix dans cette région en proie à des conflits armés depuis près de trois décennies.