C’est sous un ton amical que les intérêts de la République démocratique du Congo et de la République populaire de la Chine ont été présentés successivement par le ministre des affaires étrangères honoraire, Raymond Tshibanda et l’Ambassadeur de la Chine en RDC, Wang Tongqing, dans un ordre à la fois rétrospectif et prospectif.
A ce jour, le partenariat entre la RDC est la Chine se « caractérise par des réalisations concrètes qui laissent une marque indélébile dans la vie de nos communauté, » déclare l’ancien ministre des Affaires étrangères et coopération internationale, Raymond Tshibanda dans son mot d’ouverture. Au nombre de ces réalisations, énumérées, figurent des bourses d’études accordées aux jeunes congolais, l’aide financière à la RDC sans conditionnalités, le développement des infrastructures socioéconomiques de base.
Cependant, estime Raymond Tshibanda, « il reste encore à la RDC un long chemin à parcourir pour son émergence. » Il faut alors réfléchir encore selon lui, sur le « Qu’est- ce qui doit changer, pourquoi et comment, dans la façon dont la Chine accompagne la République démocratique du Congo et dans la manière dont la RDC travaille avec la Chine. » D’où la pertinence même de ce colloque, justifie l’ex ministre des affaires étrangères, sous le regard émouvant de l’actuel ministre de affaires étrangères, Léonard She Okitundu.
Effectivement, les pays africains cherchent à accélérer leurs industrialisation et modernisation, alors que la Chine qui a été colonisée comme bon nombre de ces pays africains « mène des réformes structurelles pour la montée de son économie. Les stratégies de développement de ces deux parties sont fort complémentaires, » renchérit l’ambassadeur de la Chine en RDC, Wang Tongqing, sans en dire plus sur la qualité des services rendus.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, son pays, affirme-t-il, « défend toujours (au Conseil) au nom de la justice, les droits et les revendications légitimes de l’Afrique, afin de préserver les intérêts communs de l’Afrique et des autres pays en voies de développement. » La coopération Chine-Afrique pour lui, s’inscrit dans « le respect mutuel de souveraineté d’État respective et de libre choix de modèle de développement et de système politique, pour une coopération gagnant-gagnant et développement commun. »
Mais il y a un problème de chiffres et de temps, dans le partenariat sino-congolais, fait remarquer le secrétaire exécutif du Bureau de Coordination et suivi du programme sino-congolais, Moïe Ekanga. Sur les 6 milliards de dollars prévus (3 pour la réalisation des projets des infrastructures et 3 pour les mines) 2 milliards, 600 millions de dollars américains seulement ont été décaissés. 800 millions ont été affectés aux infrastructures et 1 milliard 800 millions aux projets miniers.
Par ailleurs, raconte Moïse Ekanga, la RDC n’a pas jusqu’ici tiré un grand bénéfice de 60 milliards de dollars annoncés par le président chinois Xi Jinping au « Sommet de Johannesburg du Forum de coopération Sino-afrique, » à cause de l’absence d’études de faisabilité des projets, qui sont une responsabilité du gouvernement congolais. Cette absence, regrette-t-il, cause des longues durées dans le financement des projets. Le délai d’étude des projets au niveau d’Exim bank of China pour leur financement est d’au moins deux ans souligne Moïse Ekanga. Ceci ne facilite pas la prompte réalisation de ces projets.
Les participants au Colloque international sur les enjeux de la coopération Sino-Afrique en RDC, continuent des réflexions au Kempiski Fleuve Congo Hôtel pour tenter d’élaguer ce partenariat des imperfections