Après plus de deux mois des mesures contraignantes et une pandémie loin d’être endigué, handicapant non seulement le secteur sanitaire mondial mais aussi économique, Noel Tshiani Mwadiamvita, l’ancien cadre de la banque mondiale et docteur en économie, a relevé mardi 19 mai 2020, dans une interview exclusive accordée à Kinshasatimes.cd, l’impact du coronavirus sur la situation générale de la République démocratique du Congo.
En effet, le docteur Tshiani a indiqué au prélude de ses indications que pendant la période pré-pandemie, les finances publiques étaient déjà déficitaires suite à une insuffisance de mobilisation des recettes. Une insuffisance qui à la base, n’a pas permis au gouvernement de financer l’équipe de riposte contre le coronavirus de son propre budget national. Il a donc été tenu dans l’obligation de recourir à une aide supplémentaire.
Concernant les impacts, Il a expliqué que l’une des manières par laquelle l’économie congolaise est affectée est la dépréciation monétaire qui depuis le mois d’avril, s’observe sur le marché, une flambée de taux d’échange passant de 1.750 à 1.900 Fc pour 1 dollar américain.
Le deuxième impact, mentionne-t-il, touche également le chômage étant donné que la pandémie n’est pas qu’une crise sanitaire mais aussi économique, le chômage touche la quasi-totalité de la population congolaise. Il estime qu’en espace de cette période du confinement, 85% de la population active peut se retrouver sans emplois. Ce taux d’estimation de chômage souligne-t-il, serait une catastrophe sociale dans la mesure où le niveau de salaire qui est libellé en franc congolais est trop bas.
L’ancien candidat à la présidentielle de 2018 a aussi précisé que la récession dans laquelle est tombé irréversiblement la plupart des pays occidentaux, risque par conséquent d’amoindrir la demande des matières premières auxquelles ils sont les principaux acheteurs. « Moins ils achètent, moins nous allons ventre à ces gens-là. Et parce que nous allons moins vendre qu’avant, nous aurons moins de recette d’exportation, réalité inférante d’une réduction de perception des devises étrangères que nous pouvons utiliser pour financer d’autres activités pour acheter les biens de consommation, des biens d’équipement etc… », Pronostique le docteur Noel Tshiani Mwadiamvita.
Réajustement du plan Plan Marshall, rupture du covid19, envole au développement
Pour son plan de sauvetage, voir plan de changement et de développement, Noel Tshiani a indiqué qu’il est en train d’actualiser son plan Marshall, projet souhaitable d’être défendu au parlement après sa finalisation pour non seulement relancer l’économie du pays, mais aussi pour que le pays soit fiable et pérenne pour toujours.
« Je suis convaincu maintenant que, avec la prise de conscience des congolais de la situation dans laquelle on n’est, des faiblesses institutionnelles que nous avons, je pense que cette prise de conscience a créé des conditions pour une bonne mise en œuvre du nouveau plan Marshall actualisé avant ou après coronavirus » , dit-il.
Sur le plan de développement général de la RDC, il recommande au président de la République, Félix-antoine Tshisekedi de procéder premièrement à une réforme institutionnelle, à une redynamisation du mécanisme de prise de décision afin de réagir rapidement, deuxièmement, à doter le pays d’une vision de développement qui comprend des actions à mener dans le court, moyen et long terme pour devenir un meilleur pays et éviter les erreurs de gestion.
En fin de compte, Noel Tshiani propose une réduction d’effectif des ministres de 67 à 20 où 25 maximum, étant donné que le gouvernement a un budget éléphantesque pour un flux des personnes qui consomment trop d’argent.