Contrairement à ce qui a été annoncé par le gouvernement congolais et les autorités provinciales du Nord-Kivu, à Saké, l’une des cités où sont évacués les habitants de Goma, aucun dispositif d’accueil n’a été mis en place pour recevoir les populations en déplacement.

Témoignage d’un déplacé, à votre journal, ce jeudi 27 mai. « Nous avons quitté la ville de Goma pour évacuer, comme nous l’a dit le gouverneur. Malheureusement, on est déçu par ce que fait notre gouvernement. Il n’y a rien qui a été prévu sur le site qui nous a été indiqué. Il n’y a rien, alors rien » a indiqué sous anonymat cet habitat de Goma.

Cependant, ce père de famille déplore les conditions dans lesquelles les déplacés se prennent en charge, dans la même cité de Saké. « J’ai vu les conditions dans lesquelles les gens sont en train de se faire loger dans des écoles, églises. Il n’y a même pas des latrines. Je me suis dis que si je reste là, nous risquons d’avoir des problèmes de santé avec les enfants (Ndlr : j’ai trois enfants et leur maman). J’ai dépassé Saké, j’ai foncé vers Bweremana, puis Minova (cité frontalière entre le Sud et Nord-Kivu), où je suis arrivé, je vous assure, il y a une flambée des prix incroyable (Ndlr: comme le congolais aime bien profiter du malheur des autres), les prix de chambre d’hôtels sont revus à la hausse, aussi, il n’y a plus des chambres libres dans ces hôtels. Et dans des quartiers, les maisons ont été prises par les déplacés qui sont arrivés avant. Le peu des maisons que l’on sait trouver coûtent chères. Il y a 99% de chance que l’on recommence la vie à zéro », a-t-il conclu.

En rappel, depuis ce jeudi, les autorités provinciales du Nord-Kivu ont dix quartiers en ville de Goma. Justifiant la menace d’une éruption volcanique sans précurseur, avec plusieurs dégâts gaziers du lac Kivu.