L’armée congolaise a annoncé le lundi 28 mars, avoir mis la main sur deux soldats rwandais qui opéré aux côtés des rebelles du M23 dans plusieurs villages de Rutshuru.
Selon un communiqué du gouvernement provincial du Nord-Kivu, il s’agit notamment de l’adjudant Habiarimana Jean-Pierre et du soldat de rang Wajeneza Muhindi John, tous deux du 65ème bataillon de la 402ème brigade d’infanterie des Forces de défense du Rwanda.
« Au cours de ces attaques, les forces armées de la République démocratique du Congo ont mis la main sur deux militaires rwandais. Il s’agit de l’adjudant Habiarimana Jean-Pierre et du soldat de rang Wajeneza muhindi John tous du 65ème bataillon de la 402ème brigade d’infanterie des Forces de défense du Rwanda. Ces deux sources crédibles précisent l’identité et le nom de leur unité et l’identité de leur commandant de bataillon et de brigade. Le 65ème bataillon et la 402ème brigade commandés respectivement par le lieutenant colonel Rurindo Joseph et le général Nkumbito Eugène sont basés à Jarama, au camp militaire Kibungo au Rwanda » lit-on dans ce communiqué.
Situation qui suscite la réaction du chercheur en relations internationales et chef des travaux, Florentin Bahati Mushengezi.
Pour lui, la notion des stratégies, de puissance et celle du réalisme sont à enseigner aux autorités congolaises, en commençant le chef de l’Etat.
Il estime qu’il est impossible que la République démocratique du Congo (RDC) puisse accroître sa puissance au cœur de l’Afrique avec une armée infiltrée de fond en comble et cela malgré tant des potentialités qu’elle possède.
« Les dirigeants congolais ne comprennent pas c’est quoi les réalisations internationales. Comment expliquer qu’un Etat, en ce 21ème siècle puisse demander à son ennemi, son détracteur, son agresseur permanent de co-organiser la traque des rebelles et autres forces négatives opérant en son sein, et connues par tous que ces dernières sont entretenues par le pays en question!
Tel est notre grand péché, le fait de revenir sur nos ennemis les plus proches, pourtant voisins naturels et autrefois amis… avec la même armée qu’ils ont géré et manipulé plusieurs années ; sans aucune politique étrangère appropriée à cette zone de très haute sensibilité?
Nos officiels méritent une chirurgie diplomatico-stratégique et l’utilisation du réalisme mûr et pur dans les affaires de l’État », a dit le CT Florentin Bahati Mushengezi.
Signalons que les positions des FARDC basées à Chanzu et Ronyonyi, dans le groupement Jomba, en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu ont été attaquées à plusieurs reprises, depuis la fin de l’année dernière par le M23, soutenu par les forces rwandaises.