La femme congolaise doit s’estimer heureuse d’être compatriote de Bibiche Mbete, une militante aguerrie dans la question des Droits liés à la santé sexuelle et reproductive de la femme. Toute femme a droit à la santé sexuelle et reproductive telle que prescrite dans la lois congolaise. Journaliste de formation et épouse elle est partie d’une question. Ainsi, toute sa vie devient la réponse à cette question.

« J’ai connu de cas de décès lié au VIH et à l’avortement risqué dans ma famille et toutes ces choses m’ont poussé à me poser des questions essentielles pour savoir qu’est-ce que je peux faire ? pour aider la femme, le jeune fille congolaise et la communauté en général », nous a-t-elle révélé lorsque nous l’avons rencontrée.

Tout est parti de son métier de prédilection, le journalisme. « Informer en tant que journaliste me donne le sentiment d’être utile dans ma société. Le journalisme est une évidence pour moi autant que mon engagement à promouvoir les importantes questions de la santé sexuelle et reproductive.

Elle affirme que « Plusieurs problèmes sont liés à ces questions. Autour de nous, les jeunes rencontrent des sérieux problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive. Et nous savons aussi que notre pays enregistre un taux élevé de mortalité maternelle et de décès dûs aux avortements clandestins. Tout ça à cause d’un manque d’information sur ces questions. Cela expose également aux IST, Sida, grossesse non désirée … », a-t-elle énuméré sur un ton lugubre.

Pourtant, la RDC a ratifié le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de femme en Afrique (protocole de Maputo), un traité africain qui garantie les droits des femmes de manière spécifique, seul instrument juridique au pays qui autorise l’accès à l’avortement sécurisé pour les femmes.

« Ma contribution consiste à faire la promotion de ces questions à travers le média, qui est ma parcelle de pouvoir, pour lutter contre ce problème en donnant la bonne information », déclare la présentatrice de l’émission Santé Plurielle à la télévision nationale congolaise (RTNC).

De teint clair. Rigoureuse, habile et courtoise, cette dame à la quarantaine coordonne de pied ferme le réseau de femme RJSSR où elle initie les autres journalistes dans cette cause noble qui permet aux femmes de savoir un peu plus sur leurs droits à revendiquer.

Dans sa lutte, M. Mbete met plusieurs couches sociales d’accord, chose qui l’a attiré des partenaires étatiques à travers le ministre Albert Fabrice Puela des Droits humains ainsi que les ONGs internationales et locales comme étant des partenaires non étatiques. il s’agit notamment de Ipas et Marie stopes, Option et tant d’autres.

« Aussi longtemps que toute la population congolaise n’a pas accès à la bonne information liée à sa santé sexuelle et reproductive, cette lutte ne va pas s’arrêter », insiste-t-elle, répondant à la question de savoir jusqu’où va-t-elle avec sa lutte. Pour elle, il faut que toute la population adopte le comportement responsable et pour cela, elle compte mener son combat dans toutes les 26 provinces que compte la RDC.

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020