L’alliance scellée entre le parti Lumumbiste unifié (Palu) et la Majorité présidentielle (MP) tend vers une fin qui annonçait déjà ses couleurs depuis des mois voire des années. De plus en plus fragile avec le temps qui court, l’incertitude des jours à venir, le lien qui attachait les  deux tourtereaux aux noces de 2006 et 2011 ne tient plus qu’à un câble. 

Après les sorties médiatiques de l’ancien premier ministre (octobre 2008-mars 2012) et,  secrétaire permanent adjoint du Palu, Adolphe Muzito  qui critiquait ouvertement dans ses interventions l’action des gouvernements de ces dernières années et la gestion de la crise économique qui prenait son envol dès 2015, c’est le patriarche Antoine Gizenga en personne qui est monté au créneau profitant de son message des vœux pour faire subrepticement le point.

Dans ce message, le patriarche qui revendique l’idéologie socialiste de son parti et évoque la méfiance de certains partenaires, parties prenantes à l’accord de la Saint sylvestre, particulièrement ceux de l’opposition, envers la tripartite Ceni-Gouvernement-Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) chargé d’évaluer le processus électoral, sollicite  d’urgence la convocation d’un cadre de concertation en vu d’obtenir des engagements « fermes » pour le respect du calendrier publié par la Ceni parce que selon lui, « le peuple congolais n’a que trop attendu ».

« Une élection crédible et apaisée est fonction d’un environnement politique décrispé. Il est donc plus que temps de poser des actes de décrispation souhaitée. Entretenir un environnement actuel aussi crispé serait une encre rouge utilisée par le pouvoir en place pour effacer ses propres pages positives de l’histoire », insinue M. Gizenga rappelant l’application effective des mesures de décrispation arrêtées dans l’accord de la Saint Sylvestre.

Le chef du Palu, 92 ans, a émis dans son message le vœux de vivre son parti, « assumer l’imperium du pouvoir » Joseph Kabila ancien allié et candidat de la coalition ne pouvant plus se représenter au scrutin à l’issue de son deuxième et dernier  mandat arrivé à terme en 2016. En présentant son candidat à la présidentielle du 23 décembre 2018, le Palu souhaite faire de la RD Congo « un jardin où tous les arbres ont la même chance d’être arrosés et non une jungle où les gros arbres s’accaparent des eaux ».

En 2017, le député national de Kinshasa sur la liste du Palu, Patrick Muyaya annonçait déjà qu’étant en période de  transition, l’entente jadis conclu n’existait plus. « L’enjeu maintenant c’est de préparer le prochain scrutin », affirmait-il. Un air de doute dans le chef de l’allié MP d’hier qui face à la pression interne et externe serait en train de se retirer… un orteil à la fois.

 

 

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