Le Cabelo, une sorte de tissage brésilien fait à base des cheveux naturels, est de plus en plus sollicité par des jeunes filles comme mamans congolaises, après plus de 8 ans que cette sorte de mèche est présent sur les marchés kinois en République démocratique du Congo.

Vers les années 2007, jusqu’en 2009, on ne parlait pas encore de ces mèches. Le tissage avec cette sorte de mèche, n’était pas encore trop usuel chez les femmes. Simplement, parce que son coût était trop élevé. Cependant, sa sollicitation est restée forte, en dépit de son coût et de sa rareté.

Et comme, la parure occupe une place de choix chez la Congolaise, celle-ci est loin de s’en passer. la jeune fille tient à tout prix à réaliser son rêve, qui est celui de s’en procurer, quelques soit le prix, pour être à la page, mieux à la mode.

Autre temps, autres mœurs, dit-on. Aujourd’hui, ce qui a couté les yeux de la tête à plusieurs jeunes filles, est à la portée de toutes les bourses, et vendu dans toutes les maisons commerciales, voire dans la périphérie de la capitale, ainsi que dans l’arrière du pays.

Un tour au point chaud au quartier Kingabwa dans la commune de Limete, a suffi pour confirmer cette évidence. Cette mèche est vraiment à la portée de tout le monde, et est vendu de toutes les manières. De manière ambulante, mais aussi quelques fois, de porte en porte, une stratégie de marketing agressif, mais aussi révolutionnaire, qui paie son homme. Car, si hier, il fallait se déplacer vers les boutiques pour se procurer du Cabelo, aujourd’hui, c’est lui, qui vient vers les clientes. Et comme si cela ne suffisait pas, au Grand marché et dans certains endroits à forte transaction, le cabelo est vendu à même le sol et à la criée.

« Le cabelo, c’est en portugais et cela veut dire les cheveux. Ce sont les cheveux naturels qui viennent du Brésil. Outre le Brésil, il y a aussi l’Inde et la Chine, qui en fabriquent et envoient vers l’Afrique et ailleurs. Mais plus souvent, c’est le Brésil qui en fabrique en grand nombre. Ici chez nous, nous avons beaucoup de clients. Nous avons aussi toute marque de cabelo. Il se vend à un prix promotionnel pour attirer beaucoup plus de la clientèle», a affirmé Mme Blessing Bakele, l’une des vendeuses de la boutique « Chez Maman la joie Cabelo ».

Pendant qu’elle parlait, des clients envahissaient son établissement. Les unes pour acheter, alors que d’autres pour se coiffer.

Se coiffer en cabelo, c’est une tendance de ces jours pour les jeunes filles et maman, qui se voient et se sentent plus valorisées. Contrairement lorsqu’elles sont coiffées en fibres synthétiques.

« Le cabelo est très économique, et souvent sollicité pour des grands évènements tels que le mariage, anniversaire et autres. Elles préfèrent plus ce tissage qu’on appelle communément plante », a fait savoir Mme. Maguy Esthoumba, amatrice de Cabelo. Elle a ajouté ceci : « Quand je mets de cabelo, je sens ma tête légère. Parce qu’il ressemble à des cheveux naturels. Et ses fibres n’attirent pas trop la chaleur sur la tête. Et il est aussi très économique. Une fois que vous l’achetez et si vous l’entretenez bien vous pouvez faire avec toute année en dépensant un petit rien pour son entretien et la tresse ».

Cependant, précise-t-elle, certaines personnes ont peur de ça vu que ce sont des cheveux naturels. En soi, il n’y a rien d’inquiétant et ce type de mèche n’a pas des désavantages.

Dans la capitale comme à l’intérieur du pays, ce tissage est le plus utilisé pour sa qualité et sa durée. Les cabelos ne sont pas des cheveux des cadavres, mais plutôt des vivants. Ils sont minutieusement traités scientifiquement avant qu’ils soient lancés sur les marchés pour utilisation. Ce qui fait qu’ils perdent un peu de leur authenticité en devenant presque synthétique.

Falonne Mwakoki /stagiaire