Le gouvernement de cohésion national a été investi ce jeudi 22 décembre au palais du peuple. Dans la présentation du programme de son gouvernement  le nouveau premier ministre Samy Badibanga a épinglé trois objectifs principaux  de son équipe. Ces objectifs se résument en la consolidation de la cohésion nationale, l’organisation des élections apaisées et  l’apport des réponses à la crise économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

La rédaction de Kinshasa Times vous résume ici l’essentiel du programme présenté par le nouveau parton de l’exécutif national qui entre en fonction avec son équipe après approbation de son programme présenté à l’assemblée nationale et adopté par 341 députés sur les 343 présents.

La cohésion nationale, élection apaisées et crise socioéconomique  

Le chef de ce gouvernement issu de l’accord du 18 octobre a dans son discours promis de travailler d’arrache-pied avec son équipe et si nécessaire «ramer à contre-courant» pour rassembler la société congolaise autour  de valeurs de la nation. «Nous travaillerons à la décrispation de la vie politique, à la pacification des esprits afin d’éviter des pertes inutiles en vies humaines à cause de différentes approches d’idées  face aux problèmes politiques.  Pour y parvenir nous allons encourager le dialogue permanent avec toutes les couches sociales et politique, nous assurant qu’à terme la cohésion nationale sera le produit de nos efforts communs.» a-t-il ajouté

«Réussir les élections est un grand défi pour notre nation» a rappelé Samy Badibanga dans son discours où il a aussi insisté sur la détermination de son gouvernement à réunir les fonds nécessaire par la mobilisation des ressources internes, et à travers l’appui de partenaires externes en vue de tenir les élections dans le respect des échéances fixées.

«Chers collègues députés je connais vos attentes et celles du peuple voilà pourquoi sans vouloir vous présenter un programme quinquennal je me dois cependant avec mon gouvernement dans un temps relativement court de marquer notre empreinte sur des secteurs aussi prioritaires que vitaux de la nation», a dit le nouveau premier ministre aux députés lors de l’investiture de son gouvernement à la chambre basse du parlement.

Politique défense et sécurité

La situation sécuritaire occupe une place de choix dans ce programme du gouvernement investi par le parlement bien qu’ayant un temps serré. Le nouveau locataire de la primature a indiqué que des moyens suffisants et conséquents seront mis à disposition pour que les forces de l’ordre puissent éradiquer l’insécurité dans les foyers permanents ou occasionnels symbolisés aujourd’hui par les territoires de Beni et Lubero à l’est du pays. La question du Kasaï-Central n’a pas échappé au programme du nouveau premier ministre qui a fait savoir  qu’il va œuvrer pour l’éradication définitive et rapide de l’effroi qui ronge depuis un certain temps ce coin de la république, ce, par une solution pacifique et durable.

«La question du droit de l’homme sera au centre de notre action. Qu’il s’agisse de la liberté d’expression ou d’opinion, la liberté de la presse ou encore les procédures en cas de poursuite», a fait savoir Samy Badibanga Ntita

Crise économique et financier

Rappelant l’état déplorable dans lequel se trouve l’économie nationale à ce jour, Samy Badibanga fait dans son programme le diagnostic des facteurs ayant conduit le pays à cette crise, il en dénombre plusieurs entre autres:  L’absence d’un programme formel avec les partenaires de Breton Wood;  la faiblesse du rendement fiscal dû aux insuffisances de la réforme de la TVA et l’accumulation de la dette de l’Etat aux entreprises;  l’exécution du budget de l’Etat en violation constante de la loi des finances publiques; l’étranglement du secteur privé par le non payement de la dette intérieur, la tracasserie et la création de nouvelles taxes dans les provinces…
Poursuivant son diagnostic de la situation économique et financière le premier ministre a mis en avant trois faiblesses structurelles de notre économie que les ténors de l’exécutif pendant les années de croissance n’ont pas su corriger il cite : «L’absence de diversification de notre économie ; la difficulté de mobiliser les ressources nationales au service du développent dont l’inefficacité du système fiscale congolais, qui en raison de son illisibilité et de sa complexité ne parvient pas à élargir l’assiette fiscale, Absence de redistribution de la croissance à la population, seul moyen de lancer une dynamique de croissance inclusif et durable.»

Les trois faiblesses énumérées ci-dessus sont d’après le successeur de Matata Ponyo exacerbées par la  corruption, la fraude et la contrebande qui détruisent la confiance de congolais dans leurs institutions et envers  la classe politique.

Pistes de solution

Pour venir à bout de difficultés auxquelles l’économie nationale est butée, la nouvelle équipe gouvernementale préconise des mesures appropriées à appliquer dans les meilleurs délais afin de construire une résilience à long terme de l’économie nationale. Parmi ces mesures avancées dans ce programme on peut noter la transparence, la bonne gouvernance, l’éradication de la corruption et la fraude douanière. «Je tiens à ce que la politique du gouvernement d’union nationale soit lisible. C’est seulement si elle est claire et compréhensible qu’elle pourra être partagée et mise en œuvre par la population», a martelé le chef de l’exécutif congolais.

Le gouvernement d’union nationale fait de l’état de droit son arme contre la corruption, la contre bande et la fraude qui empêchent à l’Etat de mobiliser les ressources nationales au service du progrès social, et de la croissance inclusive. Attendu au tournant quant à la mobilisation de près d’un milliard de dollars en une année pour organiser les élections à échéance, le nouveau gouvernement place des garde-fous afin de s’assurer de la transparence et l’efficacité dans la gestion des finances publiques. Il se fixe alors comme objectif majeur la lutte contre l’impunité en poursuivant par tous les moyens les responsables de détournement des fonds publics.

Loin de céder au jeu de la division entre signataires et non signataires de l’accord du 18 octobre, Samy Badibanga a lancé dans son discours-programme un appel au Rassemblement  ainsi qu’à tous les congolais: «Le gouvernement d’union nationale aura besoin du Rassemblement, de toutes et tous pour progresser vers la réalisation des dix-sept objectifs de développement  durables en 2030 qui ont une résonnance particulière dans d’autres pays. C’est ainsi que nous consoliderons la cohésion, et que nous réussirons ensemble  à amener notre nation aux élections.» Ce programme est d’après lui destiné dans son ensemble à renouveler la confiance de congolais dans leurs institutions, leurs autorités publiques.

Mbala