Les femmes des médias œuvrant en République démocratique du Congo ont désormais une plateforme continentale au sein de laquelle elles peuvent militer pour défendre les valeurs africaines. Dénommée ‘‘Réseau Africain des Femmes des Médias’’ (RAFMED), cette plateforme est dirigée par Josette Kaya Bulamatadi de la RTNC2, une journaliste congolaise à cheval entre les deux capitales les plus rapprochées du monde.

Initiée en 2014, cette plateforme a aussitôt hiberné dans les tiroirs après le décès de sa cofondatrice, Esther Abedi, alors Directeur général adjoint d’Africa TV. «Ce n’est que le 3 mai dernier que nous nous sommes convenues de remettre ce réseau sur pied, avec le concours de quelques journalistes de la presse féminine prestant à Kinshasa. Mais, c’est surtout le 31 juillet dernier, journée consacrée à la Femme africaine, que le RAFMED a fait sa sortie médiatique», explique Josette Bulamatadi à ‘‘Kinshasatimes.net’’.

«Nous sommes, dit-elle, parties d’un constat malheureux : le fait que, dans nos médias, l’image la plus véhiculée est celle d’une femme chosifiée. La femme est mal utilisée au niveau des médias. Elle a longtemps été marginalisée, stigmatisée, reléguée, non au second plan, mais au dernier rang».

«Nous estimons que son rôle ne se réduit pas qu’à jouer, par exemple, le rôle d’une simple danseuse que nos artistes musiciens brandissent à longueur de journée. La femme congolaise, africaine… est bien plus que cela», fait remarquer la Coordinatrice exécutive de RAFMED.

Vivement l’appropriation

«Inspirées par nos consœurs de l’Afrique de l’Ouest, nous avons pris l’option d’envahir les médias pour que les femmes journalistes de notre pays puissent d’abord s’approprier ce projet. Cette initiative ayant vu le jour en RDC, nous avons jugé utile de développer ce projet d’abord à Kinshasa, avant de l’étendre dans toutes les provinces du pays, et plus tard sur le continent africain», a indiqué Josette Bulamatadi.

«C’est dans cette optique que nous avons voulu d’abord vulgariser le RAFMED auprès de femmes de médias de la capitale pour qu’elles puissent se l’approprier», a précisé la conceptrice de cette plateforme. Pour plus d’efficacité, Josette Bulamatadi a jugé utile d’approcher nombre de ses consœurs congolaises qui dirigent des associations locales et nationales visant la promotion et la défense de la presse féminine en RDC. «Jusqu’alors, les premiers contacts sont prometteurs», assure-t-elle.

«A mes consœurs femmes des médias du pays, je leur fais comprendre que nous avons tout intérêt à nous unir au sein d’un réseau pour être plus fortes et mieux défendre notre cause sur l’échiquier tant national qu’international», assure Josette Bulamatadi, tout en regrettant le fait qu’«en RDC, nous sommes champions pour nous unir, mais aussi pour nous désunir».