Les personnes en situation de handicap rencontrent beaucoup d’obstacles, c’est ce qu’a indiqué dans une interview exclusive à KinshasaTimes, le docteur Valentin Tshitenge, Directeur général du Centre congolais pour l’expertise médico-sociale pour personne handicapée. Lui-même personne à mobilité réduite, il puise ses affirmations dans une étude dont il a participé à la réalisation et à sa publication.

Cette étude réalisée depuis 2021 porte sur les obstacles à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, de planification familiale (SSR/PF) et d’avortement sécurisé pour les personnes handicapées et les groupes vulnérables à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, ainsi pour doter le pays d’une base des données sur les vrais obstacles que rencontre les personnes handicapées et les groupes vulnérables.

Obstacles

Les obstacles sont de trois ordres. « Premièrement, c’est la méconnaissance totale des besoins spécifiques des personnes handicapées par le planificateur du système de santé. La personne handicapée n’étant pas un groupe homogène en termes de besoins. Tout le monde croit que le handicap est essentiellement physique. Pourtant, il y a d’autres handicapés qui ont besoin de stratégies spécifiques pour accéder aux services sociaux des bases. Malheureusement, dans le cas de la planification familiale, la sensibilisation est souvent donnée dans le format accessible à certaines catégories des personnes en situation de handicape » souligne M. Tshitenge.

En ce qui concerne le deuxième ordre d’obstacle, l’expert médico-social parle de l’environnement battu. « La plupart des structures ont été construites pour que tout le monde y accède. Je suis sur fauteuil roulant, je viens pour des services au cinquième niveau et il n’y a pas d’ascenseur, je ne saurais y arriver même si je suis déterminé. D’autres services sont à 10 ou 15 kilomètres de la résidence d’une personne à mobilité réduite, c’est difficile d’y accéder »dit-il. 

« L’obstacle financier. La plupart des services sont payants, les personnes vulnérables manquent très fréquemment de moyens pour se payer certains services d’où ils sont exclus à ces services. pourtant ce service est capital » a-t-il poursuivi. 

L’accès aux services de SSR/PF

Cette étude qualitative faite sur base des entretiens avec les personnes clés (les prestataires des services, les personnes vivant en situation de handicap dont les malentendants, les personnes à mobilité réduite et aveugles…), a été commanditée par Option avec l’appui de Wish sur la nécessité de mieux comprendre l’accès aux services de SSR/PF. Elle est assortie d’au moins huit recommandations.

« Toutes les recommandations sont urgentes, mais en tant qu’activiste des droits des personnes handicapées, le fait qu’un plan stratégique tient compte des personnes handicapées serait déjà mieux. Le handicape c’est une thématique qui doit être prise en compte, avant et pendant la stratégie sectorielle ou un ministère bien défini serait une meilleure chose, ça va permettre aux personnes handicapées de menée dès plaidoyer pour que ce qui leur a été promis soit accompli.  

Les personnes handicapées représentent 15 % de la population mondiale et 13,8 % de la population congolaise. C’est ainsi qu’ Options a souhaité savoir comment toutes ces personnes accèdent aux soins de santé sexuelle en général et la PF en particulier.  

A propos de Options 

Options se bat pour que, d’ici à la fin de l’année 2030, toute personne en âge de procréer, vivant en RDC, accède à l’information et aux services de planification familiale de qualité à un coût abordable, quelles que soient sa classe sociale, sa situation et son appartenance politique ou religieuse.

Cette structure travaille directement avec le gouvernement et les acteurs de la société civile pour donner la priorité à la santé sexuelle, reproductive et à la planification familiale dans l’investissement public en renforçant la capacité du mécanisme de responsabilisation de chaque acteur. 

Avec 30 ans d’expérience dans le domaine de la santé mondiale, Options s’attaque aux problèmes de santé les plus urgents au monde. Elle fournit des idées, des conseils et un savoir-faire technique qui permettent à ses partenaires de tracer la voie d’un changement durable.

Pour ce qui est du programme de santé sexuelle intégrée des femmes (WISH), financé par UK Aid, étend les services de soins de santé sexuelle et reproductive dans 26 pays d’Afrique et d’Asie, et renforce la gestion nationale de la prestation de ces services à très long terme. Dans le cadre de ce programme, Options dirige la composante environnement favorable dans 10 pays. 

Voici le résumé de cette étude

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020