Logé au quartier Kingabwa, dans la commune de Limete, l’hospice Saint Bolingo héberge une vingtaine de personnes de troisième âge, venant de quatre coins de la République démocratique du Congo. Géré par la paroisse Saint Achille Kiwanuka et dirigé par le Père Anaclet Mbungu de la congrégation des Salésiens de Don Bosco, ce home des vieillards abrite des locataires indigents, abandonnés ou sans famille. Zoom sur ce lieu d’hébergement peu fréquenté par bon nombre de Kinois.

Ce samedi matin, l’équipe du lectorat de la paroisse Sacré-Cœur de Gombe s’est décidée de rendre visite aux pensionnaires de l’hospice Bolingo. A 9h30, lorsque le bus démarre, les passagers, une vingtaine environ, prennent le soin d’emporter des dons en nature pour soulager tant soit peu les souffrances de ces personnes de troisième âge.

Dans le lot, on retrouve des sacs de farine de manioc et de farine de maïs, du riz, des cartons de poulets, de poissons, des bidons d’huile, des produits cosmétiques (lait de beauté pour le soin corporel), des produits d’entretien d’installations sanitaires, des vêtements… La délégation du lectorat a songé aussi à apporter, dans sa gibecière, une enveloppe pour l’achat des médicaments essentiels.

Dans l’enclos du home des vieillards

A 10h00, lorsque le bus arrive à destination, le groupe est accueilli chaleureusement par les encadreurs de l’hospice et les pensionnaires, habillés tous en pagne pour la circonstance. L’enthousiasme, la joie… se lisaient déjà sur tous les visages de nos hôtes qui nous attendaient impatiemment, d’autant plus que ces personnes de troisième âge reçoivent rarement des visites.

Dans cet enclos spacieux où sont implantés trois bâtiments, abritant le dortoir, la cuisine et le réfectoire, la propreté saute vite aux yeux. Le site est sans doute entretenu par les trois encadreurs des pensionnaires qui se donnent généralement la peine de rendre le milieu salubre, les personnes de troisième âge n’étant plus en mesure de travailler comme lors de leur jeune âge.

Reçue de prime abord dans la cour de l’hospice Saint Bolingo, notre délégation a commencé par une prière pour offrir cette visite entre les mains de Dieu. Ensuite, le gestionnaire de ce centre d’hébergement, le Père Anaclet Mbungu, a dit un mot de remerciement à l’égard des visiteurs que nous étions et nous a expliqué comment s’organise la vie dans ce home des vieillards. C’est après cette adresse qu’il nous a permis de visiter les différents locaux avant de nous laisser nous entretenir avec nos hôtes.

Réactions à chaud

«L’objectif de notre visite est de renforcer d’avantage l’élan de charité et de réconforter moralement ces personnes de troisième âge. Nous voulons qu’ils aient un esprit ouvert, en sachant qu’ils ne sont pas seuls et qu’il y a des personnes qui pensent à eux», a indiqué à la presse la présidente du lectorat, Michelle Kimpwene, avant de procéder, avec ses coéquipiers, à la remise des dons aux occupants de l’hospice.

Octogénaire, Mme Passy, a du mal à contenir ses émotions.

«Je suis, dit-elle, très heureuse de voir ces jeunes. Ma famille biologique vit au Kasaï oriental. Au début, c’était difficile de vivre loin des miens. Maintenant, je ne me sens plus seul, vu que je suis entouré des personnes formidables, qui m’acceptent telle que je suis, me prouvant leur amour plus que même ma propre famille. Je me sens encore plus réconfortée en voyant ces jeunes se soucier de nous».

Interpellations

«Pourquoi nos parents âgés constituent-ils un lourd fardeau pour nous ? Pourquoi s’en occuper nous agace-t-il, alors que tout jeunes, nous avions dépendu d’eux et bénéficié de leur apport ? Ne nous ont-ils pas accompagnés à chaque pas de notre vie avec beaucoup de dévouement et d’amour ? Quel est notre attitude en retour ?», s’est aussitôt interrogée une adolescente, présente dans le groupe des lecteurs.

Soulagé également par cette visite, Pierrot Bura, le vice-président du lectorat, a tenu à dévoiler ses sentiments.

«Au cours de cette visite, nous avons prié et avons appris des vieillards le savoir-vivre, basé sur la parole de Dieu. Cet apostolat a réveillé en chacun de nous l’attention envers nos parents biologiques. Il nous a permis de réfléchir sur leur importance dans nos vies et d’examiner les regards des jeunes du groupe envers les personnes âgées», a-t-il conclu.

Par Sarah Zagabe, sous la coordination de Yves Kalikat