Le 5 décembre dernier, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont été victimes d’une nouvelle attaque par des hommes armés qui ont procédé à  l’enlèvement  de deux membres de l’organisation à Bambu, en territoire de Rutshuru, dans la Province du Nord-Kivu, indique un communiqué de presse, publié hier.

Cette attaque, précise ce document, est intervenue au lendemain d’un braquage de Médecins Sans Frontières à Mweso, au cours duquel des hommes armés ont fait irruption dans la base, violenté et menacé le personnel d’enlèvement avant d’emporter de l’argent et des équipements.

Les deux personnes enlevées à Bambu ont été retrouvées saines et sauves après quelques heures grâce à la mobilisation de la communauté. Mais l’organisation s’inquiète d’être encore prise pour cible. « C’est la troisième fois en moins de deux semaines que les structures et personnels de MSF sont victimes d’incidents graves », déplore Anna Halford, Chef de Mission de MSF  au Nord-Kivu. L’organisation avait également connu un braquage d’une de ses  ambulances près de Rubaya quelques jours plus tôt. Et suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région, MSF a dû réduire l’effectif de son staff dans certains de ses projets.

En décembre 2015, MSF était forcée de suspendre une partie de ses activités après l’enlèvement de deux membres de son personnel laissant 450.000 personnes sans des soins médicaux gratuits. Le retour de MSF quatre mois après a été conditionné par l’engagement de la communauté et des différents acteurs au respect des structures et des équipes, et avec la compréhension par les autorités et la communauté que de tels incidents ne peuvent pas être tolérés.

MSF est extrêmement touchée par l’implication  de communauté locale et les autorités qui se sont mobilisées suite à ces récents incidents, « mais nous sommes indignés qu’il semble encore acceptable pour certains d’attaquer MSF»  insiste Chantal Gamba, coordinatrice médicale de MSF à Goma.

MSF en effet vient en aide gratuitement à plus de deux millions de personnes chaque année dans le pays. Au Nord-Kivu, l’organisation travaille avec des projets dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Walikale et Nyiragongo. Ses projets ont supporté en 2016 plus de 15.000 hospitalisations et plus de 400.000 consultations gratuites à des personnes qui autrement n’y auraient pas eu accès. Ces attaques contre MSF qui menacent l’accès des populations aux soins ne sont pas acceptables. Tous les acteurs présents dans la région et la communauté doivent peser de tout leur poids afin de prévenir ces attaques et trouver les responsables.

MSF est en RDC depuis 1981 et intervient aujourd’hui dans 20 des 26 provinces du pays. Au Nord-Kivu, en appui au Ministère de la Santé, les équipes de Médecins Sans Frontières offrent des soins de santé primaires et secondaires gratuits aux hôpitaux et centres de santé dans la ville de Goma et dans les territoires de Walikale, Masisi et Rutshuru. MSF travaille à Mweso depuis 10 ans et à Bambu depuis Mai 2017, dans le domaine de la santé primaire, nutrition, pédiatrie et la prise en charge des victimes de violence sexuelle.

Prince Yassa/Msf