La Banque Centrale du Congo (BCC) est indignée de voir prospérer des multinationales qui procèdent à des opérations de collecte de l’épargne du public en recourant à la monnaie électronique. Ces sociétés qu’elles taxent d’illégales, offrent à leur clientèle, ‘‘des taux d’intérêts créditeurs excessifs, des promesses de bonification et des avantages en nature suivant l’importance des mises’’, revèle un communiqué de la BCC.
Diffusé avec l’aval de Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, le Gouverneur de la Banque centrale, ce communiqué cible particulièrement ‘‘les structures non agréées par l’Autorité de régulation et de contrôle du secteur financier’’ qui usent de la ‘‘Crypto-monnaie’’, de ‘‘Bitcoins’’, de la ‘‘Monnaie virtuelle’’… pour mener leurs activités commerciales.
Se référant aux documents antérieures (Avis au public et communiqués de presse), émis respectivement le 9 novembre 2018, le 13 septembre et le 5 octobre 2019 ainsi que le 16 mars 2020, la BCC révèle ‘‘avoir mis le public en garde contre les activités réalisées par ces structures qui ne sont ni réglementées, ni autorisées à opérer en République Démocratique du Congo’’.
Sans les citer, l’Autorité monétaire fustigent ces sociétés aux tentacules planétaires qui, selon elle, «agissent en violation des dispositions de la Loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des Etablissements de Crédit, dite ‘‘Loi bancaire’’».
Alerte face aux risques
Au regard du contexte ambiant, la Banque Centrale attire l’attention du public sur ‘‘les activités de ces structures qui proposent, par la voie de sites internet ou de réseaux sociaux, des investissements sur des produits dérivés, sur des crypto-actifs, via les fonds récoltés dans un système pyramidal’’.
La BCC met davantage le curseur sur ‘‘les risques importants à ces opérations sur des actifs spéculatifs’’. Aux dires de Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, ces risques se conjuguent en termes ‘‘d’absence de protection réglementaire pour couvrir les pertes en cas de défaut ou d’activité de la plateforme qui gère le stockage des bitcoins’’.
Pour le numéro un de la BCC, les clients de ce circuit d’épargne virtuelle courent ‘‘les risques d’utilisation des capitaux à des fins criminelles et de blanchiment, préconisant, du reste, l’anonymat dans la réalisation des transactions’’.
Deogratias Mutombo évoque, en outre, ‘‘des risques financiers liés à l’extrême volatilité des bitcoins’’. De même, ‘‘l’absence de recours possible en cas de cyber-attaque ou de vol des bitcoins stockés sur les téléphones, ordinateurs, etc’’.
Appel à la prudence
Fort de sa mission légale de protection de l’épargne du public et des risques engendrés par ces pratiques, la BCC réitère son appel ‘‘à la vigilance accrue de la part des épargnants face aux propositions d’investissement sur ces plateformes, aux fins de se prémunir contre tout risque de perte de leurs avoirs’’.
A travers son communiqué d’alerte, Deogratias Mutombo fait remarquer que la BCC ne voudrait livrer les épargnants à la merci des phénomènes de triste mémoire, du genre ‘‘Bindo promotion’’, ‘‘Nguma’’, ‘‘Panier de la ménagère’’, ‘‘Dutch international’’…
Pour sa part, ‘‘l’Autorité de Régulation et de Contrôle du système financier national décline toute responsabilité pour tout désagrément que subiraient les personnes qui d’adonneraient à ces transactions à travers ces structures illégales’’, conclut le communiqué de la BCC.