Près de 165 000 personnes se sont déplacées à Lubero en provenance de Rutshuru et de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, en mars suite l’armée congolaise et les groupes armés, a indiqué lundi l’OCHA, dans son rapport de mars sur la situation humanitaire en RDC.

L’OCHA indique que le rapprochement des positions des belligérants sur les lignes de front autour de Sake pousse les populations à fuir vers la ville de Goma. L’insécurité persistante perturbe aussi l’aide humanitaire.

Le territoire de Masisi compte plus de 448000 personnes représentant au moins 17% du total de plus de 2,67 millions personnes déplacées du Nord-Kivu, selon la mise à jour de la Commission Mouvement de Population (CMP) au 29 février 2024.


« Au cours du mois de mars, plusieurs obus sont tombés à proximité des sites de Bulengo et Nzulo, en raison des échanges de tirs d’artillerie entre les belligérants dans les environs de la cité de Sake. Aucune perte en vies humaines n’a été rapportée. Malgré ces incidents, les interventions humanitaires se sont poursuivies dans la zone », note-t-elle.

En outre, les sites de déplacées autour de Goma connaissent aussi des menaces liées aux aléas climatiques. Une pluie orageuse survenue le 14 mars a tué deux personnes et fait plusieurs blessés dans le site de Bulengo. Près de 7 000 abris de déplacés ont été détruits dans les sites de Bulengo, Bushagara, Mudja, et Rusayo 2. Plusieurs infrastructures sanitaires et scolaires ont également été détruits ou endommagés, ajoute l’OCHA.

Ainsi, plus de 467 000 personnes ont reçu une assistance en vivres au Nord-Kivu en mars grâce à l’ONG OCHA et ses partenaires. Du 4 au 8 mars 2024, OCHA et 15 organisations humanitaires ont mené une évaluation multisectorielle dans la zone de santé de Kamango, à 90 km au nord-est de la ville de Beni. Cette zone abrite actuellement environ 133 500 personnes retournées, soit plus de 19 000 ménages.

Environ 165 000 personnes, soit 33 000 ménages, nouvellement déplacés sont arrivés au mois de mars dans le territoire de Lubero à la suite des combats entre l’armée congolaise et un groupe armé non-étatique dans les territoires de Rutshuru et de Masisi. Ces déplacés vivent actuellement dans des conditions précaires dans les villages autour des axes Kirumba-Kanyabayonga, Kirumba- Kaseghe, Kirumba-Kamandi-Lac et Kirumba-Miriki-Mbwanvinywa.

Selon une évaluation conduite du 19 au 23 mars 2024 par OCHA et une vingtaine d’organisations humanitaires dans le sud de Lubero, plus 8 sur 10 personnes déplacées vivent dans les familles d’accueil et le reste dans les centres de regroupement collectif. Les besoins urgents et prioritaires de ces personnes sont la sécurité alimentaire, la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Depuis le 8 mars, au moins 17 900 personnes déplacées sont arrivées dans plusieurs villages de la zone de santé de Pinga en provenance de Rutshuru. Depuis début mars, une vague de déplacées est arrivée dans la zone de santé d’Itebero, fuyant les affrontements dans les collines de Bweremana et Shasha, territoire de Masisi. Ces déplacés sont hébergés par des familles d’accueil et dans des centres de regroupement.

Licencié en Sciences de l’information et de la communication. Journaliste, rédacteur et reporter spécialiste des questions politiques. Journaliste spécialiste en culture et Fact-checker