En séjour depuis le 11 décembre 2020 au Lualaba puis au Haut-Katanga, Joseph Kabila, ancien président de la République et autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC) vient de mettre en place une cellule de crise pour résorber la crise qui lamine actuellement sa plateforme politique. Une manière de faire face à l’offensive politique de Félix Tshisekedi, qui tente de constituer une nouvelle majorité, ont indiqué nos confrères de Jeune Afrique.
« Ministres, députés, hauts responsables… Confronté à la défection de nombreux membres de sa plateforme politique, le Front commun pour le Congo (FCC), qui ont annoncé leur ralliement à « l’Union sacrée » de son ancien partenaire de coalition, Félix Tshisekedi, Joseph Kabila élabore une stratégie pour contrer la nouvelle majorité que le chef de l’État tente de constituer », ont-ils révélé.
Arrivé le 18 décembre à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut/Katanga, Joseph Kabila a été rejoint le 21 décembre par certains de ses ténors, qui composent un comité de crise mis discrètement en place il y a dix jours, à en croire la même source. Cette dernière ajoute que « cette cellule planche sur des solutions pour sortir de la profonde crise interne que traverse le FCC, et qui a été accentuée par la destitution, le 10 décembre, de Jeanine Mabunda de la présidence de l’Assemblée nationale, où la plateforme est pourtant majoritaire ».
Raymond Tshibanda à la tête de la cellule de crise
Réputé très proche collaborateur de Joseph Kabila, c’est bien Raymond Tshibanda Ntunga Malongo, ancien ministre des Affaires étrangères qui vient d’être placé à la tête de cette cellule. À ses côtés, nombreux autres fidèles du sénateur à vie y travaillent également. Il s’agit entre autres de Marie-Ange Mushobekwa, députée et ancienne ministre des droits humains, Didier Manara, président du groupe parlementaire du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), les députés Félix Kabange Numbi et Didace Pembe et aussi, Liliane Mpande, la secrétaire nationale du PPRD, précise la même source.
La délégation a rejoint en ville de Lubumbashi plusieurs autres collaborateurs de Joseph Kabila, avec qui il fait la « tournée » dans ce coin du grand Katanga, notamment : Antoine Boyamba, ancien vice-ministre des Congolais de l’étranger, Barbara Nzimbi, la nouvelle conseillère en communication, Kikaya Bin Karubi, le conseiller diplomatique, et le doyen de la presse Lubunga Byaombe son « chargé des missions ».
Au FCC, plusieurs cadres ont appelé à une réorganisation de l’équipe dirigeante et ont pointé du doigt la responsabilité de certains autres hauts responsables dans la crise actuelle, à commencer par Néhémie Mwilanya Wilondja, l’actuel coordonnateur de la plateforme, mais aussi d’autres caciques à l’instar de Emmanuel Ramazani Shadary, Aubin Minaku, Evariste Boshab et de Azarias Ruberwa, explique encore Jeune Afrique.
L’hebdomadaire francophone d’actualité a encore appris, selon les informations à sa portée que Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ont maintenu des canaux de communication très restreints, malgré le divorce consommé au sein de la coalition FCC-CACH.
