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RDC: Un(e) Kabila successeur de Joseph Kabila pour la présidentielle de 2018?

La question vaut à présent le détour. Avec la publication du nouveau calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) dimanche 5 novembre dernier, les états majors des partis politiques se réunissent, certains pour protester, d’autres pour protester et faire des contre-propositions, d’autres encore pour affûter leurs armes en perspective des prochaines élections. Le […]

La question vaut à présent le détour. Avec la publication du nouveau calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) dimanche 5 novembre dernier, les états majors des partis politiques se réunissent, certains pour protester, d’autres pour protester et faire des contre-propositions, d’autres encore pour affûter leurs armes en perspective des prochaines élections.

Le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) lui s’est rassemblé autour de son initiateur, Joseph Kabila dans sa ferme se trouvant à la périphérie de Kinshasa, deux jours après l’annonce de tenue de la prochaine élection présidentielle au mois de décembre 2018. Une question alimente depuis les conversations: qui pour porter les couleurs du parti de l’actuel chef de l’Etat au futur scrutin présidentiel?

Si le parti au pouvoir clame se préparer pour remporter les scrutins «de la base au sommet», nul n’ignore que le sommet relégué en apparence au second plan reste la pièce maîtresse que le PPRD voudrait garder. C’est le scrutin. Celui de tous les enjeux et de tous les dangers. Ce qui est tout à fait légitime pour tout politique au nom de la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir. Mais cela devient une équation pour le cas présent où le grand Congo espère vivre pour une [toute première] fois le départ civilisé d’un président  de la République après ses deux mandats constitutionnels.

Démocratie à l’africaine

Le modèle démocratique occidental -sur lequel celui de la RD Congo se calque presque- voudrait que le candidat sortant joue un rôle visible au microscope dans la détermination de celui ou celle qui portera les couleurs du parti dans un scrutin où il sera spectateur. Mais le jeu démocratique «à l’africaine» s’est de plus en plus taillé au fil des ans sur mesure, « selon nos valeurs,  reconnaissant une certaine toute puissance du chef», à entendre ses défenseurs qui ne jure qu’au «NON au néocolonialisme».

Cela donne éventuellement pour le cas de la République démocratique du Congo à Joseph Kabila président sortant, une «largesse» quant au choix de son dauphin. «Le chef de l’Etat ne choisira pas de dauphin. Ce n’est pas son genre. C’est aux prétendants à la magistrature suprême de concourir ou de dégager entre eux le consensus autour d’un nom», avançait il y a peu Jean-Marie Kasamba, responsable d’un média proche du pouvoir de Kinshasa. Cette position  jette un doute lorsqu’on se rappelle des «échos de Kingakati» selon lesquels en 2015 l’absence de consensus autour de ce «nom» aurait conduit à la dissidence du G7. Pour Barnabé Kikaya, conseiller diplomatique de Joseph Kabila par contre, ce dernier -choisira- bel et bien son dauphin, mais, «à la dernière minute».

Quid de Matata et Minaku?

L’actuel président de l’assemblée nationale, Aubin Minaku et de l’ancien premier ministre Augustin Matata ont à un certain moment été cités comme challengers à la succession du Raïs. Des camps se seraient même constitués en faveur de l’un ou de l’autre, prêts à en découdre le moment des «primaires» venu. Des camps à l’image des guerres intestines propres aux familles politiques, mais aussi «une situation qui ne pourrait permettre à la Majorité présidentielle de ménager sa monture pour aller loin», observe un analyste proche de la MP.

Face aux noms des acteurs politiques de premier plan cités au sein de la Majorité, la carte d’un nom issu de la famille biologique du président, un ou une Kabila se jouerait, et pas à la légère. Les bruits de couloir veulent que ce soit la sœur jumelle du président sortant, la députée nationale  Jaynet Kabila, la «Dada» [l’aînée, ndlr] comme les désignent affectueusement les apparatchiks du cercle présidentiel.

Learning by doing

Des garanties, la sécurité [de ses biens ?] et de sa famille… sont ces too much de préalables avancés par ses défenseurs pour convaincre Joseph Kabila de passer la main en douceur après les élections. «La première condition est la loyauté. Cela ne veut pas dire l’imiter. Mais le protéger, lui et sa famille.» prévenait Barnabé Kikaya au journal LeMonde.  Mais qui pour faire mieux -le job- qu’un (e) autre Kabila. «Qui mieux que celle avec qui il a partagé le placenta?», répondraient même ceux qui craignent dans le cas contraire, une première alternance congolaise au bistouri. Le cas libérien devrait d’ores et déjà servir d’école pour la RDC.

La question d’expérience de la députée nationale dans la gestion de la res publica sera sans nul doute posée. Mais dans une RD Congo où le cursus honorum a fait place à l’ascension spontanée à coup de reconnaissance de louangeurs, radins de leurs positions, le meilleur chuchoteur à l’oreille du «Raïs» ne fera pas plus excellente proposition.

Avec une opposition congolaise, taupe d’elle-même, qui se cherche depuis des années lumière, le (la) Kabila (ou tout autre candidat) sur qui l’actuelle Majorité misera pourrait à plate couture la battre, et tenir les rênes pour le prochain quinquennat. A-t-il (elle) l’étoffe? Le temps fera l’affaire. Il (elle) apprendra sur le tas. Le «Learning by doing» [l’Apprentissage par la pratique, ndlr] a bien fait ses preuves sur la rive gauche du fleuve Congo depuis ce mois de janvier de l’année  2001.

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