Lundi 28 mars dernier, une partie du territoire de Rutshuru, dans la partie septentrionale de la République démocratique du Congo (RDC) à été le théâtre d’affrontements des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces dernières ont vu leurs positions logées dans les confins du Rwanda et de l’Ouganda, près de 2000 mètres d’altitude, vers les collines de Chanzu, passées aux mains du Mouvement rebelle, pourtant défait en 2013, soit 9 ans après.

Situation qui a provoqué des déplacements massifs de près de 5.000 personnes qui ont abandonné leurs villages, a appris une note du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). Pendant que se poursuivaient les combats, la Monusco (Mission des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo) a perdu son hélicoptère en mission de reconnaissance dans la zone des combats, faisant ainsi huit morts de l’équipage de cet appareil, ont affirmé des sources onusiennes.

De son côté, les forces loyalistes ont affirmé capturer deux éléments de l’armée rwandaise lors de ces affrontements. Dans sa communication, le porte-parole du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, avait accusé, la soirée de lundi 28 mars, le Rwanda de soutenir le M23, qui se fait également appeler l’Armée révolutionnaire.

La question jusqu’ici est celle de savoir pourquoi cette résurgence ?

Pour éclairer la religion de ses nombreux lecteurs, un expert contacté par Kt.cd votre journal et qui a requis l’anonymat a d’emblée expliqué que “ ce ne sont pas les éléments du M23 qui ont attaqué les positions des FARDC, mais plutôt les Forces spéciales de l’armée rwandaise”, a-t-il soutenu.

Pour cet internationaliste, « aucun groupe armé négatif, aucune armée sérieuse au monde ne peut prétendre attaquer les positions de l’ennemi sans en avoir les moyens. Et s’agissant du M23, il ne pouvait osé s’il n’avait une base arrière« , a-t-il expliqué.

Martelant sur la résurgence de l’armée dite révolutionnaire (M23), notre expert explique, qu’au-delà de la situation des éléments du M23 qui, après leur défaite en 2013, se sont réfugiés au Rwanda et en Ouganda, mais nombreux de ces éléments n’ont pu rentré au Congo, selon les accords de l’époque à Nairobi. Aussi, le contexte régional actuel, celui de la mutualisation des opérations conjointes, au mois de novembre dernier entre les armées de la RDC et ougandaises est parmi les éléments instigateurs de cette situation.

Le Congo, selon lui, est depuis quelques temps au centre d’une guerre d’influence entre le Rwanda et l’Ouganda. Malgré la série de gestes de bonne foi côté congolais, au début du mandat de Félix Tshisekedi, le Rwanda serait mécontent du rapprochement, vers la fin de l’année dernière, du président congolais et son homologue ougandais Yoweri Museveni. Les accords de réhabilitation de certaines routes commerciales qui, aujourd’hui sont d’importance capitale pour l’économie du Rwanda n’ont pas réjoui Kigali, ajoute-t-il.

Ce qui explique la première attaque du M23, le 7 novembre dernier, alors Tshisekedi et Museveni étaient en train de discuté la mutualisation. Pour lui, ces faits ont fait l’inquiétude du Rwanda. Et d’ajouter que ces frustrations peuvent générer des projets au-delà du soupçonnables.

Autre chose, l’expert contacté par votre média indique qu’il y a un lien entre ce que revendique le M2 et l’état de siège contre les Adf. Les opérations contre ce groupe terroriste a détourné tous les efforts des FARDC, qui concentrent leurs moyens en Ituri ensemble avec l’armée ougandaise, alors que de l’autre côté, le M23 gagne du terrain.

Des solutions pour en finir

Qu’est-ce que doit faire la RDC pour mettre totalement fin à cette situation et à sa position de faiblesse actuelle ? À cette question, la réponse de notre expert est claire comme de la neige. Pour lui, « il faut des réponses stratégiques. Ces dernières doivent provenir d’un plan global, qui doit-être inscrit dans un programme à long terme », fait-il entendre avant d’ajouter que jusque là, la RDC a toujours des initiatives et/ou des réponses tactiques, qui ne s’inscrivent que dans un temps limité. C’est le cas de l’état de siège actuel, affirme-t-il.

« Constatez que cette année, le M23 a attaqué, et le gouvernement n’a pas récupéré les villages passés aux mains des éléments rebelles. Le M23 joue également la carte régionaliste. Ce n’est un secret de polichinelle que le Congo a adhéré à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Le président Tshisekedi doit arriver à Nairobi au Kenya entre le 7 et le 8 avril prochain, où est organisée la cérémonie d’adhésion du Congo à cette communauté. Nombreux chefs d’Etat, dont Paul Kagame et Museveni, y prendront part. Pensez-vous que la question du M23 ne soit à l’ordre du jour ? », voilà qui a fait que le M23 devance Kinshasa, en appelant au cessez-le-feu. Sachant qu’à Nairobi, Tshisekedi devra tranché entre faire la paix, en répondant aux revendications du M23 ou ne pas adhérer à une telle position, et continuer à faire la guerre, conclu-t-il