Des habitants du territoire de Kabare dénoncent une lenteur « exagérée » dans l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs. Le cri d’alarme a été lancé jeudi 23 février 2023 lors d’une ronde effectuée par le reporter de Kt.cd dans différents centres d’enrôlement.

L’opération prend environ 10 minutes pour enregistrer l’électeur. Le constat fait par la Société Civile de Birava dans les centres, est que chaque centre a deux machines.


 » Il y en a qui ont une seule machine. Cette situation ralentit l’opération, au point qu’un centre n’arrive même pas à enrôler plus de 50 personnes par jour » dénonce le président de la Société Civile de Birava.

Celui-ci indique qu’au-delà du nombre très réduit des machines dans les centres, ces dernières connaissent des pannes techniques qui vont jusqu’à bloquer l’opération pendant un, voire deux jours durant.

Selon plusieurs personnes rencontrées devant les centres, le constat est le même. Une mère de famille rencontrée à l’Institut Mushosho dans le groupement de Bushumba soutient qu’elle vient de passer trois jours de rondes au centre mais sans être enrôlée.

Au-delà du retard, celle-ci dénonce le monnayage des jetons d’accès au bureau et le trafic d’influence qu’utilisent certains agents de la CENI et des policiers commis au centre.

« C’est inimaginable ce qui se passe ici. Aujourd’hui c’est le troisième jour. Pour dépasser cette barrière ici, il faut donner 500fc au policier ou appeler un agent qui est à l’intérieur pour vous aider à traverser » dénonce cette dernière.

Depuis le 16 février, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a lancé au Sud-Kivu l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs en prélude des élections de Décembre 2023. Après le début de cette opération, plusieurs centres de l’intérieur de la province n’ont ouvert leurs portes que 4 ou 5 jours après.

Cette situation est presque générale dans plusieurs centres. À Kabare Sud-Kivu par exemple, la Société civile de Mudusa a d’ailleurs saisi officiellement le Secrétaire exécutif provincial de la CENI pour également dénoncer le monnayage et le trafic d’influence qui caractérisent l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs.

Bertin Bulonza