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Un directoire pour remplacer E. Tshisekedi à la tête du Rassemblement, je ne suis pas d’avis

C’est mon avis et je le partage. L’avis de Félix Tshisekedi exprimé ce 13 février, depuis Bruxelles, proposant un directoire pour succéder à Etienne Tshisekedi à la tête du conseil des sages du Rassemblement, est problématique. Cette proposition résout le vide à la présidence du Rassemblement en créant plusieurs autres problèmes, On ne résout pas […]

C’est mon avis et je le partage. L’avis de Félix Tshisekedi exprimé ce 13 février, depuis Bruxelles, proposant un directoire pour succéder à Etienne Tshisekedi à la tête du conseil des sages du Rassemblement, est problématique.

Cette proposition résout le vide à la présidence du Rassemblement en créant plusieurs autres problèmes, On ne résout pas un problème en en créant un autre. Ses implications sont telles que l’accord du 31 décembre 2016 qui souffre déjà d’application risque de souffrir de réadaptation.

Les conséquences probables

Alors que les choses sont clairement définies dans le compromis politique, elles sont diversement interprétées par les parties prenantes, avec comme conséquence de compromettre ce compromis politique autour duquel tout tourne : organisation des élections d’ici la fin de cette année, alternance démocratique, résolution des crises…

Tenez ! Nous sommes au chapitre VI de l’accord global et inclusif du centre interdiocésain. L’alinéa 3 du sous-point VI.2.2 stipule ce qui suit : « le Conseil National de Suivi de l’Accord sera présidé par le Président du Conseil des Sages du Rassemblement ». Rappelez-vous ; quelques heures après le décès d’Etienne Tshisekedi, la Majorité Présidentielle a remis cette disposition en question, en avertissant qu’elle doit être rediscutée entre parties aux négociations. Jusque là c’est la MP qui avait encore tort.

Maintenant, avancer l’idée d’un directoire à la tête du Rassemblement, c’est dire sans dire que le CNSA sera dirigé par un «présidium», chose qui n’existe nulle part dans l’accord comme le prévoit le document final signé le 31 décembre 2016. Ici alors ; la mouvance présidentielle

soupçonnée de jouer le glissement même dans l’application de l’accord, trouvera la raison de jongler là-dessus autant qu’elle pourra, question d’«élasticiser» les choses.

Ce n’est pas tout. Avec ce poste, plus celui du Premier Ministre, le Rassemblement s’est mis dans une posture d’influencer positivement le cours des événements pendant la transition, et de peser considérablement dans l’application de l’accord pouvant conduire à l’alternance, au somment de la RDC tel qu’il le souhaite. C’est ce qui explique même que le pouvoir se sente étouffer avec l’existence du CNSA.

Si le Rassemblement aura à sa tête un présidium à la place d’un président, il a plus de chances pour lui de perdre ce poste convoité aussi par le Front pour le respect de la constitution. Or, le perdre, c’est pour l’opposition « crédible » jusqu’ici, le Rassemblement, s’exposer au risque de voir la transition dans laquelle il s’engage, débouché sur un échec quant à l’organisation des élections comme promis au peuple, et par conséquent perdre en crédibilité aux yeux de l’opinion.

Encore mieux

Il y a quelques années, le Congo a connu une floraison des partis politiques. Il se sont tellement multiplié au fil des années qu’ils ont perdu leur envergure devenant ainsi faibles. Aujourd’hui, la tendance est celle de regroupement des partis politiques dans des plate formes ou des structures politiques qui à leur tour se deversent dans d’autres plateformes plus grandes. C’est le cas par exemple du Rassemblement qui regorge en son sein l’UDPS et alliés, la Dynamique de l’opposition, le G7, l’Alternance pour la République et autres…

La naissance de cette plateforme en juin 20016 a jeté en quelque sorte les bases d’un bipolarisme de la scène politique congolaise, avec de l’autre côté, la Majorité présidentielle. Dans son élan vers l’alternance, il ne se fait aucun doute que cette plateforme politique aura besoin de présenter un candidat qui devra affronter celui de la Majorité présidentielle à la prochaine présidentielle.

Désigner le Président du conseil des sages maintenant, c’est sans doute enclencher le processus de désignation du prochain candidat du Rassemblement à la future élection présidentielle. Remplacer Etienne Tshisekedi à la tête du Rassemblement par un directoire c’est ouvrir un nouveau débat au sujet du numéro un du CNSA, ce qui renvoi à la révision de l’accord du 31 décembre. Mais c’est aussi retarder cette désignation du prochain candidat Président et actionner la bombe qui pourra faire exploser cette plate-forme politique.

Un directoire pour remplacer Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil des sages du Rassemblement de l’opposition, je ne partage pas cet avis. C’est mon avis et je le partage.

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