La récente déclaration du Général Major Jeff Nyagah, commandant de la Force Régionale de l’EAC a suscité une kyrielle de réactions au sein de la communauté congolaise. Mercredi 16 novembre, le chef des troupes kényanes a déclaré que leur priorité n’était pas l’option militaire mais plutôt politique.

Cette déclaration semble être une mer à boire pour certains congolais. « Ce déploiement est une insulte pour la RDC, particulièrement pour nos forces armées. Le fait que cette troupe ne priorise pas l’option militaire, cela démontre implicitement qu’on nous ramène vers le processus de Nairobi qui n’a pas réussi. C’est une manière de nous imposer de négocier avec le M23 », confie l’analyste politique Pierre Kabongu, dans une interview accordée à kt.cd.

Pour Osée Mmfufu, étudiant en journalisme, cette position du contingent kényan n’est pas une contrainte pour la RDC, car elle va accélérer la fin des hostilités.

« Elle pourrait en même commencer à négocier avec les rebelles puis continuer les opérations sur le front. Cette duplicité ou dualité va, selon moi, accélérer la fin des hostilités voir le retour de la paix », déclare-t-il.

Il note par contre une déception dans ce déploiement dans la mesure où la plupart des interventions dans cette partie, ont débouché sur des échecs cuisants.

« l’État congolais doit lui-même être capable de restituer la paix, contrôler l’intégrité de son territoire sans l’appui des autres, être en quelque sorte souverain, c’est un peu ça un État régalien dans les relations internationales », assure Osée Mfumfu.

« Le Gouvernement de la République nous renseigne que les Forces Kényanes ont un mandat principalement offensif. Les forces kényanes annoncent qu’elles privilégient la voie politique et diplomatique. Que retenir substantiellement ? », se demande Kambale Kitakya Mbale, analyste politique.

Samedi dernier, le Kenya a déployé ses troupes dans l’Est de la République démocratique du Congo pour combattre divers groupes armés auteurs des violences depuis de nombreuses années.

Le déploiement des troupes kenyanes fait suite à une résolution, mi-juillet, des chefs d’Etat de la communauté des États d’Afrique de l’Est instituant une force régionale composée des troupes du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Sud Soudan et du Burundi pour l’Est de la RDC.

Licencié en Sciences de l’information et de la communication. Journaliste, rédacteur et reporter spécialiste des questions politiques. Journaliste spécialiste en culture et Fact-checker