D’après un rapport publié ce mercredi 06 décembre 2017 par le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC), la République Démocratique du Congo bat le record sur le nombre des déplacés suite à l’insécurité au cours de six premiers mois de l’année 2017.

«  L’échelle des personnes fuyant la violence en RDC est au-dessus des limites, dépassant la Syrie, le Yémen et l’Irak. C’est une méga crise », déclare  la Directrice de pays de Norwegian Refugee Council en RDC Ulrika Blom.

Les chiffres rendus public dans le nouveau rapport de l’IDMC sur l’Afrique révèlent une triste réalité à l’intérieur du pays. Plus de 1,7 million de personnes ont été contraintes à fuir leur habitation au début de cette année jusqu’à présent à cause de l’insécurité.

Selon les Nations Unies une moyenne de plus de 5 500 personnes par jour. Cela porte le nombre total de personnes déplacées à plus de 4 millions en RDC.

« Pour la deuxième année consécutive, la RDC est le pays dans le monde le plus touché par le déplacement interne suite aux conflits armés et des conflits existant dans les volatiles. Les communautés en RDC sont entrain d’être doublement bousculées par un conflit brutal et une crise politique qui s’aggrave », a ajouté Ulrika Blom.

Ce rapport de l’IDMC souligne notamment les retards enregistrés dans la tenue des élections présidentielles comme une partie des raisons de la recrudescence de la violence.

Les provinces de deux Kivus, les Kasaïs et le Tanganyika sont actuellement l’épicentre de la violence dans le pays.

« Ce que nous avons vu de première main dans la province du Tanganyika est au-delà de l’horreur. La semaine dernière, nous avons trouvé une église abritant plus de 80 personnes qui avaient fui les attaques en septembre 2017— des familles entassées et piégées dans une misère absolue. Les enfants dorment sur un sol humide, finement couvert de sacs de sucre vides. Quatre personnes sont mortes depuis l’arrivée de cette communauté, incluant deux enfants », a déploré Blom.

Suite à ces violences plusieurs familles n’ont plus accès aux champs, activité qui constitue leur moyen de subsistance. Conséquences, au moins 7.7 millions de personnes sont gravement en insécurité alimentaire, en hausse de 30% en un an. Le manque d’accès à l’eau potable a provoqué une épidémie de choléra qui a tué environ quelques 600 personnes dans le pays.

Malgré l’activation par l’ONU de sa plus haute urgence de niveau 3 pour le pays en octobre dernier, peu d’argent ou de ressources sont arrivés en réponse à la crise. Aujourd’hui, le Congo est le deuxième pays le moins financé des plus grandes crises au monde. Moins de la moitié des 812 millions de dollars américains sollicités pour aider 8,5 millions de personnes ont été reçues jusqu’à présent.

“La lassitude des donateurs, le manque d’intérêt géopolitique et la concurrence entre les différentes crises ont amené le Congo-Kinshasa en bas de la liste des priorités pour la communauté internationale. Cette tendance meurtrière est au détriment de millions de congolais. Si nous ne parvenons pas à lever des fonds maintenant, une faim massive se répandra et les gens mourront. Nous sommes dans une course contre la montre,” conclue Ulrika Blom.