L’équipe du Pool d’Urgence Congo (PUC) MSF est à pied d’œuvre à Kimpese pour contenir l’épidémie de choléra qui a assaillit le Kongo Central depuis mars dernier, indique une dépêche de l’Ong internationale, parvenue à KINSHASATIMES.CD

Vingt-trois staffs MSF, à savoir médecins, infirmiers, logisticiens, experts d’eau, hygiène et assainissement et promoteurs de la santé, sont actuellement déployés  à Kimpese pour assurer la prise en charge de patients affectés par le choléra et mettre en place toutes le procédures nécessaires pour contenir la propagation de la maladie.

 « Quand on est arrivé à l’Hôpital Général de Réference de Kimpese, on s’est trouvé devant des conditions de prise en charge des cas de choléra inadéquates : les patients étaient tous dans la même salle, il n’y avait pas de lits appropriés, la structure hospitalière et la Zone de Santé n’avaient pas les moyens suffisants pour répondre à l’épidémie », a raconté Cécile Kayiba Mutombo, responsable de l’intervention MSF, avant de souligner ceci :

« On a concentré les activités sur trois volets fondamentales d’intervention pour répondre efficacement à l’épidémie: la prise en charge et le traitement des malades, le control de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement et la promotion de la santé. Ces activités sont mises en places soit au niveau de l’Hôpital Générale de Référence de Kimpese, soit dans quatre postes de santé de la zone, là où on a identifié les Aires de Santé les plus touchées par l’épidémie».

 

Selon le  docteur Robert Laala, chargé de la prise en charge des malades dans le Centre de traitement du Choléra MSF à Kimpese, le choléra est une maladie entérique qui a un début brutal : elle provoque de graves diarrhées et vomissements. C’est une maladie dangereuse, qui entraîne une rapide déshydratation des patients et peut provoquer la mort dans quelques heures, en absence de traitements.

« Elle est très contagieuse et se propage par voie oro-fécal. Mais c’est aussi une maladie facile à traiter : il faut compenser les liquides perdus à travers la réhydratation, comme on fait dans notre centre de traitement, à travers la réhydratation orale ou par infusion ».

Le source renseigne qu’une première intervention pour contenir la diffusion épidémique du choléra dans le Kongo Central avait été lancée par l’équipe MSF au mois de mars dernier, dans la ville de Matadi et ensuite à Kimpese.

«  À cause de la recrudescence de l’épidémie, qui à la fin de mai a touché un pic de 260 cas notifiés en une semaine[1], l’équipe d’urgence MSF a dû déclencher une deuxième phase de réponse à l’épidémie. L’intervention prévoit l’expansion du  Centre de Traitement du Choléra à l’Hôpital Général de Référence de Kimpese : la structure, qui  avait une capacité initiale de 20 lits pour accueillir les patients, a été dotée de  40 lits de plus. Et, en cas de nécessité, le centre de traitement MSF peut garantir l’hospitalisation jusqu’à 70 patients », peut-on lire dans ce document.

En outre, MSF appuie quatre postes de santé (à Kilueka, Sebko, Lukala et Kiasungwa) pour assurer la prise en charge des patients sur place et grâce au service de clinique mobile, l’équipe MSF fournit le transport et la référence des cas les plus graves au centre de traitement à Kimpese. Depuis mars dernier, MSF a pris en charge et soigné plus de 1.160 cas de choléra, dans la zone de Kimpese.

Les activités pour contenir l’épidémie prévoient aussi une sensibilisation continue des communautés sur les pratiques hygiéniques et les habitues malsaines à éviter pour empêcher la diffusion du choléra. En outre, les experts d’eau et hygiène MSF s’occupent de vérifier et d’assainir les points d’eau à risques où s’approvisionne la population n’ayant pas accès à l’eau potable  (rivières, fleuves, sources, puits).

Médecins Sans Frontières (MSF) est une organisation médicale humanitaire internationale indépendante qui apporte une aide d’urgence aux populations sans accès aux soins de santé, touchées par des conflits armés, des épidémies ou des catastrophes naturelles.

Présente en RDC depuis 35 ans, MSF intervient en appui au ministère de la Santé dans onze provinces offrant des soins médicaux aux victimes de conflits et de violence, aux personnes déplacées ou encore à celles souffrant d’épidémies ou de pandémies comme le VIH/SIDA. De plus, des équipes de réponse aux urgences se tiennent prêtes à répondre sur l’ensemble du territoire en cas de flambée épidémique, de catastrophe naturelle ou de conflit.