«78% d’hommes et 84% des  femmes ne connaissent pas leur statut sérologique ; 55% des Personnes vivant avec le VIH ne reçoivent pas le traitement ARV et 89% de ces personnes ont la charge virale détectable »,  a indiqué le coordonnateur national de l’Union congolaise des Organisations des personnes vivant avec le VIH (UCOP+), Ange Mavula, visiblement choqué par ces statistiques, qui obligent le Gouvernement, mais aussi les partenaires, à redoubler des efforts afin renverser la courbe.

D’après le coordonnateur de l’Ucop +, qui s’exprimait lors de la célébration de la Journée mondiale contre le SIDA (Jms, édition, 2017),  les deux thèmes, à savoir : «  Droit à la santé », contextualisé sous: «  Tous ensemble pour le dépistage du VIH, le traitement et l’accès à la charge virale sans discrimination d’ici à 2020 »,  donnent l’opportunité  de jeter un regard rétrospectif de façon à se préparer pour le rendez-vous de 2020.

Cependant, souligne-t-il ; «  nous risquons de ne pas atteindre l’Objectif 90, 90,90 d’ici 2020 si nous ne nous concentrons pas sur le gap à couvrir au regard de ces trois 90 ». Simplement, parce que l’Etat congolais, au regard de l’article 5 de la loi 08/011 du 14 juillet 2008 portant protection des droits des PvVih et Personnes affectées (PA), ne s’assume pas comme cela se doit.

A  lire cet article, il est stipulé que l’Etat est le premier responsable de la lutte contre le VIH/SIDA. Il définit la politique, trace les grandes orientations et élabore  les programmes en matière de prévention, de prise en charge, d’atténuation de l’impact  négatif et de la  recherche et il élabore un budget conséquent à cet effet.

Ainsi, renchérit-il ; « Que dire de la stigmatisation et de la discrimination si 96% des femmes et 88% d’hommes ne tolèrent pas les PvVIH, selon l’enquête démographique de la santé 2014 ».

D’un ton monté, Ange Mavula martèle sur le gap, qui est important et qu’il faut agir vite et agir autrement, en exigeant plus d’engagement et plus de responsabilité de la part du Gouvernement en faveur de la riposte au VIH/SIDA.

«  Nous demandons au Gouvernement de mettre plus des moyens pour accélérer le dépistage en veillant à l’approvisionnement en intrants et en multipliant les sites ; de  mettre plus des PvVIH sous traitement ARV et d’assurer les soins de qualité aux patients de manière à supprimer leur charge virale », a renchéri cet activiste, d’un ton interpellateur.

Dans cette cascade de 90,90,90 d’ici à 2020, la République démocratique du Congo doit  soumettre jusqu’à million  de femmes enceintes supplémentaires au dépistage du VIH, identifier et traiter 2.934 femmes nouvellement diagnostiquées séropositives. Aussi de fournir à 80.000 adultes et enfants supplémentaires un traitement essentiel à leur survie, renseigne le « Plan de rattrapage », ce document national, qui sert actuellement de boussole dans l’élimination de cette pandémie.

Prince Yassa