Les religieux, chefs des confessions religieuses, réunis au sein de la plate-forme qui a mandat de désigner le président de la Commission électorale nationale indépendante ne parlent plus même langage. Les deux blocs au sein de la Plate-forme se cachent désormais des vérités. Les catholiques (CENCO) qui font bloc avec les protestants (ECC) ne veulent préalablement rien dire aux représentants des églises dites de réveil (ERC) avec les églises Kimbanguiste, orthodoxe, Armée du Salut et l’église indépendante du Congo, qui forment l’autre bloc, affirment des sources proches de cette organisation.

Motif ? Dans une information largement relayée mercredi 9 septembre par la radio Top Congo, le pasteur protestant Eric Nsenga, qui a endossé le costume du porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) a affirmé et annoncé avec pompe la tenue, le week-end prochain, d’une réunion de la Plate-forme des Confessions religieuses, au cours de laquelle les princes des églises examineront la question de désignation du candidat président de la Ceni. Et d’ajouter: « des consultations continuent au sein de chaque confession religieuse en vue des réflexions internes, pour voir comment affronter les choses à partir de la rentrée parlementaire de septembre ».

Une information que les autres spirituels ne confirment. Contactés par votre journal, plusieurs membres de la Plate-forme déclarent: n’avoir jamais été contactés pour ce genre de discussions. « Nous avons été contactés mardi 8 septembre tard dans la soirée pour une réunion de la plate-forme prévue le vendredi 11 septembre au centre interdiocésaine. Nous sommes jusqu’ici, non informés de l’ordre du jour de ladite rencontre ».

Ces ministres des cultes s’étonnent des affirmations faites par le pasteur porte-parole de l’ECC, annonçant la tenue en fin de semaine, d’une réunion de la Plate-forme des religieux et dont nous ignorons tout. « Nous apprenons tout dans les réseaux sociaux, là où des canaux officiels existent pour informer tout le monde », regrettent-ils.

Cependant, ils confient que la question de désignation du successeur de Corneille Nangaa appartient au passé. « Nous nous sommes dessaisis de cette question en remettant le procès verbal au Bureau de la présidente de l’Assemblée nationale. Cette dernière avait entériné le choix de Malonda. C’est aux institutions de statuer sur la suite », ont-ils précisé.

Au regard des divergences, il y a lieu de souligner qu’entre chefs des confessions religieuses, le jeu n’est plus franc. La théologie, les prêches de la vérité ont désormais cédé place à la politique. L’heure est à la méfiance. Chaque camp religieux semble avoir son candidat sous la colle pastorale. Mieux sous la soutane, affirment bon nombre d’observateurs. La crainte c’est que, la réunion préalablement controversée, initiée par la volonté des catholiques et protestants et qui n’a pas été préparée par le secrétariat technique de la Plate-forme des Confessions religieuses, risque de pondre une souris.