La situation de la vaccination en RDC, objectifs à atteindre, défis à relever, la lutte contre les fausses informations autour de la vaccination, les experts de la Coordination technique nationale de vaccination Covid-19 (CTNC) ont évoqué toutes ces questions dans une conférence débat avec les professionnels des médias, organisée mardi dans la salle Maman Angebi.

 

Dans une interview accordée en apartheid à kt.cd, Albert Muya l’un des experts de la CTNC manager, analyste et gestionnaire des informations révèle que le but est de vacciner au moins 70% la population congolaise. Mais les dernières données livrées par le bulletin du comité multisectoriel de la lutte contre la pandémie renseigne que seuls 9,22% ont été vaccinées sur une cible de 53.984.184 personnes à vacciner. Interview

Kinshasa Times: Pourquoi avoir attendu une année pour se relancer dans la campagne de vaccination ?

Albert Muya : Nous avions une fausse vision en ce qui concerne la campagne de vaccination contre la covid 19. Cette fois, nous avons fait de l’écoute sociale. Nous avons pu voir ce qu’a été le besoin en information et nous avons voulu nous adapter au contexte. La covid 19 a amené un nouveau paradigme. Nous avons des experts en Santé publique qui connaissent la science mais n’ont pas été formés pour la communication et notre cible est limitée. Mais en face nous avons des professionnels des médias comme vous les journalistes qui ont une grande cible à atteindre mais pas la matière à faire passer. C’est pourquoi nous sommes arrivés à une nouvelle vision avec la coordination et collaborer dans ce sens. C’est vrai qu’on communique, mais notre message ne rencontre pas les préoccupations du public pour leur permettre de prendre une décision. Les personnes désireuses de se faire vacciner ont rencontré des obstacles comme “l’Infodemie”, la fatigue et l’offre vaccinale que nous comptons améliorer.

KT: Quels sont les défis qui restent encore à relever pour atteindre le grand nombre des personnes vaccinées ?

AM: Notre plus grand défi c’est d’arriver à transformer le changement de comportement. Ce changement est un processus à long cour, les gens ne changent pas le comportement le même jour. Raison pour laquelle, même l’éducation des enfants prend du temps et ça demande plus de répétitions. Deuxième défi, nous avons fait face au message Zombie ce qui veut, dire des messages déjà déconstruits mais qui reviennent toujours.

Troisièmement, la communication suppose 4 choses: le messager, le message, la plateforme et le format, mais nous avons compris que nous ne les utilisons pas de manière adaptée à chaque situation. Actuellement, avec les réseaux sociaux il faut une communication adaptée par rapport à tout ça. Nous apprenons de nos erreurs nous sommes maintenant en contact avec le terrain et on va de l’avant.

KT: Quels sont les objectifs fixés dans cette nouvelle manière de faire les choses ?

AM: L’objectif est d’améliorer la vaccination, nous voulons atteindre 70% des populations vaccinées. Globalement avec l’évolution, le PEV (Programme élargi de Vaccination) va changer et les adultes vont aussi devenir des cibles de vaccination. Jadis, la vaccination n’était que pour les enfants, mais avec l’initiative 2030, nous allons inventer ce qu’on appelle PEV 2.0, raison pour laquelle, il faut communiquer, changer la communication pour que les gens sachent que le vaccin ne sera plus que pour les enfants et les femmes enceintes, mais il y aura aussi des vaccins pour des personnes âgées, c’est une nouvelle culture que nous devons intégrer et cela grâce au professionnels des médias.

KT: Les enfants font-ils aussi partie de votre cible ?

AM: Les enfants dont l’âge varie entre moins de 18 ans jusqu’à 12 ans sont vaccinés sur la demande de leurs parents, mais en RDC, on n’a pas encore commencé cela se fait déjà ailleurs c’est le cas du canada.

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020