C’est ce qui a été révélé samedi 27 mars dernier, au cours d’une conférence qui a eu lieu à HJ HOSPITALS. Une activité organisée par la Fondation Aurore, en collaboration avec cette institution sanitaire de haute facture. « Le cancer colorectal, les nouvelles recommandations de la prise en charge », tel a été le thème de cette activité essentiellement scientifique, qui a connu plusieurs orateurs, parmi lesquels, le docteur Blaise Batumona, Hepato-gastro-entérologue, le docteur Sangana, chirurgien digestif et le docteur Shilaj, spécialiste en histopathologie et président de HJ HOSPITALS.

Prenant la parole au nom de cet hôpital, le docteur Fabrice a révélé que le cancer colorectal est le troisième après celui de la prostate et du sein. « Le nombre de cas estimé en 2012 avoisinait 42.000 cas du cancer colorectaux, avec 65 % de localisation colique. A cet effet, il représentait la deuxième cause de mortalité par cancer, avec 17.000 décès en 2012. La survie au cancer elle, est estimée à 65 %, soit 5 ans de vie », a-t-il déclaré.

De son côté, le docteur Batumona a centré sa communication sur les nouvelles recommandations, de la prise en charge du cancer du colon et du rectum. Il a indiqué que, depuis les 20 dernières années, la prise en charge de ce type de cancer a connu des avancées significatives. Et ce, depuis les années 2000. Il a précisé qu’à ce jour, ces recommandations émanent des sociétés savantes d’origine américaine, français et/ou japonais, notamment ASCO et ESMO.

Dans son exposé, il s’est largement étendu sur les différentes stratégies qui s’imposent dans le traitement de cette maladie, autrement connue sous le nom du « Cancer du tube digestif ». Aussi, il a mis en évidence la Chimiothérapie, les différentes molécules et le protocole y afférents. Pour ce qui est de la thérapie, le patron de Pistis Medical Center a souligné qu’à ce jour, il n’existe d’études multicentriques sur cette question, mais des études monocentriques réalisées en France ont révélé que plus de 300 personnes, soit 350 par an, meurent du cancer du colon. Ce qui signifie que cette maladie tue un 15 à 20 fois que le coronavirus, a-t-il indiqué.

C’est donc le troisième cancer qui tue le plus, après celui du prostate et du poumon. Il est donc le deuxième cancer chez la femme. Concernant les stratégies de prise en charge, Blaise Batumona a attiré l’attention de son auditoire, sur le fait que celle-ci doit avant tout se référer aux données relatives à la tranche d’âge des personnes touchées par cette maladie.
Dans une autre argumentation, il a indiqué que, selon une étude du ministère national de la santé réalisée en 2016, il a été révélé que 44% des morts enregistrés RDC en cette période, étaient directement ou indirectement lié au cancer colorectal. Il s’agit là, d’un problème réel de santé public auquel on doit accorder de l’attention, dans la mesure où il tue 15 à 20 fois que la Covid-19.

Présent dans la salle, le docteur Ngoma, médecin interniste aux cliniques universitaires de Kinshasa s’est dit flatté de cette conférence, car « le cancer colorectal et le cancer en général tuent des personnes âgées et celles moins âgées. Ce que nombreuses personnes ignorent à la cité, tel l’ont affirmé les docteurs Nzadi et Ngoma », a-t-il soutenu. Il a en outre, rassuré que cette question devrait s’étendre sur toute l’étendue du territoire national. Et ce, pour aider les patients à ne pas confondre les selles au sang aux hémorroïdes. Seul un spécialiste entérologue ou interniste doit procéder à une coloscopie, pour établir le diagnostic ».

Pour sa part, le docteur Shilaj, président de HJ HOSPITALS, a dit sa satisfaction pour l’organisation de cette activité au sein de son institution. Il s’est favorable à toute collaboration du genre, pour l’intérêt de la communauté médicale et sociale dans son ensemble. « Les portes de HJ HOSPITALS restent ouvertes pour accueillir les médecins pour tout genre formation en leur faveur », a-t-il déclaré.

Enfin, le docteur Ngoma, un des responsables de la Fondation Aurore a appelé tout le monde à accompagner les activités et le combat que mène son organisation dans la lutte contre le cancer colorectal. « Nous osons espérer une collaboration plus fructueuse, dans le cadre de la lutte contre le cancer et la formation médicale continue des médecins », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : » La Fondation Aurore est spécialisée dans la lutte contre le cancer du tube digestif en RDC. Et ce, à travers l’information, la prévention, le dépistage, la prise en charge et la recherche scientifique. L’année dernière, la fondation s’est occupée de 28 patients qui avaient divers cancers digestifs. A ce jour, certains évoluent bien » a-t-il fait savoir.

Au chapitre des difficultés, il a souligné le manque des moyens chez les patients, ce qui fait que le diagnostic est posé en retard. Ainsi, il a lancé la balle dans le camps de tous, pour une collaboration dans la sensibilisation, afin de faire comprendre à la communauté que tout cas de selles avec sang n’est forcément pas hémorroïdaire.