Artiste, réalisatrice, productrice, coordinatrice et fondatrice de MalKia Production, Irène Vaweka est assistante à l’Institut National des Arts (INA). Elle organise du 24 au 25 mars 2017 à la Pépinière dans la commune de la Gombe, «Mw’Akeli», une activité qui met en avant la femme artiste et entrepreneure dans le développement de la RDC.

KINSHASATIMES.CD : Ce quoi votre structure, MalKia, ça veut dire quoi ?

Irène : Malkia est une structure culturelle qui travaille pour le développement à travers l’art. D’abord, Malkia veut dire jeune en swahili. C’est vrai qu’on met en valeur la femme, mais au-delà de ça on sensibilise aussi les hommes. Nous avons eu à initier des projets pour les hommes, mais maintenant pour le développement, Malkia travaille pour les droits de la femme et de l’enfant.

K. Mois de la femme oblige, la parité 50/50 d’ici 2030 est-elle possible ?

I. Oui, Oui,… On vit d’espoir. Mais aussi, c’est un combat pas seulement pour les femmes, (beaucoup plus pour les femmes), parce que c’est nous les victimes, à nous de nous battre, de travailler dur pour qu’on prouve au monde qu’on est capable. Que cette histoire des coutumes rétrogrades ou de discrimination de la femme n’aient pas de place en ce 21ème siècle. Je pense que tous ensemble, avec les hommes, si on se décide, on peut arriver, mais il faut qu’on se mette dès maintenant au travail.

K. Qu’attendez-vous par coutume rétrograde ?

I. Coutume rétrograde, c’est les us et traditions qu’on a inculqués à nos grands-mères depuis longtemps disant que la femme peut faire ceci, et ne peut pas faire cela. La femme ne peut pas manger cette nourriture… C’est rétrograde. Tout ça prive la femme de sa liberté et la condamne à ne pas faire certaines choses. Tout ça, c’est révolu. L’homme et la femme doivent travailler ensemble pour le développement de notre société.

K. « Mw’Akeli » se tient du 24 au 25 mars prochain, dites-nous de quoi s’agit-il ?

I. « Mw’Akeli » est une activité de MalKia Production initiée pour faire la promotion et valoriser la femme artiste et entrepreneure. C’est aussi pour montrer au monde qu’à Kinshasa, il y a des femmes avec des bonnes initiatives. Il y aura des stands pour promouvoir les entreprises et leurs actions.

Il y aura aussi des femmes artistes de l’Académie de Beaux arts et de l’INA qui vont exposer leurs œuvres d’arts de peintures, sculptures,… Au-delà de ça, il y aura une scène pour que les femmes s’expriment : slameuses, humoristes, danseuses, chanteuses mais également des hommes qui ont fait des œuvres valorisant la femme.

Mais l’idée principale, c’est de montrer que la femme artiste et entrepreneure contribuent au développement. Tout est parti de l’idée que la femme artiste est vraiment dénigrée. Si l’on observe bien, toutes les femmes artistes, malgré le nombre d’albums sortis, mais on voit toujours qu’est ce qu’elle n’a pas fait ? Avec qui elle est sortie ? La femme artiste est toujours l’objet de dénigrement.

C’est aussi le même cas pour la femme danseuse, je suis aussi chorégraphe, on dit que danser n’est pas un métier. Bref, une fille artiste est prise comme une légère. A travers cette activité culturelle Mw’Akeli, nous voulons montrer au monde que la femme artiste est celle qui réfléchit.