Les femmes âgées et les femmes en situation de handicap sont particulièrement exposées au risque de maltraitance, mais leur situation passe largement inaperçue dans la plupart des données mondiales et nationales sur la violence, a déclaré mercredi 27 mars, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Lorsqu’elles existent, estime L’OMS, les données factuelles concernant la violence fondée sur le genre au sein de ces groupes montrent une prévalence élevée.

« Les femmes âgées et les femmes en situation de handicap sont sous-représentées dans nombre des recherches dont on dispose sur la violence à l’égard des femmes, ce qui compromet la capacité des programmes à répondre à leurs besoins particuliers », a déclaré la Dre Lynnmarie Sardinha, autrice des notes d’information et administratrice technique chargée des données et des mesures relatives à la violence à l’égard des femmes à l’OMS et au Programme spécial de recherche, de développement et de formation à la recherche en reproduction humaine (HRP) des Nations Unies.

Dans son communiqué, l’OMS assure les femmes âgées et les femmes en situation de handicap peuvent être extrêmement isolées lorsqu’elles sont victimes de violence, ce qui restreint pour elles la possibilité de s’échapper et de signaler les maltraitances. « La stigmatisation et la discrimination sont des facteurs qui peuvent compliquer davantage l’accès aux services ou à l’information, ou pousser les intervenants à ne pas croire les récits de violence », note-t-elle.

Pour mettre fin à la violence sous toutes ses formes, l’OMS affirme qu’il est essentiel de comprendre ce qui caractérise la violence à l’égard des femmes et des filles, ainsi que de savoir si ces dernières ont accès aux services et de quelle façon.

« Si elles sont susceptibles d’être elles aussi exposées à ces types de violence, les femmes âgées et les femmes en situation de handicap sont également confrontées à des risques spécifiques et à d’autres formes de maltraitance, parfois de la part d’aidants ou de professionnels de la santé. Il s’agit notamment de comportements visant à exercer un certain niveau de coercition et de contrôle, par exemple la rétention de médicaments, d’équipements d’assistance ou d’autres soins, et l’exploitation financière », ajoute-t-elle.

L’OMS recommande plusieurs mesures pour combler le manque de données probantes. Notant que les femmes âgées ne sont actuellement représentées que dans environ 10 % des données sur la violence à l’égard des femmes, il s’agit d’étendre la limite d’âge fixée pour prendre part aux enquêtes. Il est également préconisé d’intégrer des questions portant sur différents types de violence, englobant un large éventail de handicaps.

Une étude menée par l’OMS a révélé que la violence physique et/ou sexuelle au sein du couple restait la forme de violence dont les femmes âgées de 60 ans et plus étaient le plus souvent victimes. Cependant, à mesure que les partenaires vieillissent, certaines femmes ont indiqué que la violence physique et/ou sexuelle faisait place à la violence psychologique, notamment à des menaces d’abandon et d’autres comportements visant à exercer le contrôle.

Licencié en Sciences de l’information et de la communication. Journaliste, rédacteur et reporter spécialiste des questions politiques. Journaliste spécialiste en culture et Fact-checker