La problématique du financement de la lutte contre le VIH/SIDA est de plus en plus évoquée. Ce qui doit interpeller les Chef d’Etats et Gouvernements africains à exploiter plus des fonds domestiques afin de contribuer à l’élimination de cette pandémie. Ce, conformément à l’engagement pris lors du 29ème sommet de l’Union africaine.

«Nos chefs d’Etats ont signé des engagements au niveau de l’Union africaine. C’est la feuille de route  pour la solidarité mondiale et la responsabilité partagée.  L’Afrique est actuellement vécue comme l’un des continents d’avenir, où il y a énormément des ressources  et on ne  pas comprendre que l’on soit encore en train de mettre en œuvre tous les programmes à 80 et 90% sur l’aide extérieure», a indiqué Clémence  Baré, chef régionale et conseillère en charge l’investissement durable de l’ONUSIDA, lors du  Forum des Médias sur l’information concernant le « Plan de rattrapage du VIH/SIDA » et les objectifs de développement Durable (ODD) pour l’Afrique de l’Ouest, tenu à Dakar au Sénégal.

D’après elle, la roue ne sera pas réinventée. Cependant, l’Afrique devra s’assumer, et les médias ainsi que la société civile devront accompagner cette vision d’aujourd’hui afin de parvenir à un changement. Car, les bailleurs ne sont pas toujours disponibles à débloquer des fonds. Et donc, pour ce faire,préconise-t-elle, seul le respect des engagements pris à ce sommet africain suffit pour booster les choses. Ce qui permettre à bon nombre de pays africains de financer eux-mêmes la lutte contre le VIH/SIDA, le Tuberculose et le paludisme.

Outre le recours aux fonds domestiques, Clémence Baré évoque l’idée des prêts qu’exploitent déjà certains pays africains afin de financer au niveau interne la lutte. C’est le cas du Niger, qui arrive à financer la lutte contre le VIH/SIDA jusqu’à la hauteur de 40% des fonds nécessaires, même s’il y a des pays qui vont même un peu plus haut.
A l’en croire, la Banque africaine de développement (BAD) est également prête à accompagner ce processus de manière transitoire. Parce que ce, souligne-t-elle ; «  ce que l’on doit préparer, c’est la sortie de financement des grands bailleurs, parce qu’en même temps qu’on les pousse, qu’on mène le plaidoyer pour qu’ils  restent dans
les dépenses, liées à ces trois maladies, il faut qu’on en finisse en dépit de tous les défis qu’on a sur la santé en général ».

Utilisation des fonds, la RDC parmi les exemplaires

S’attardant sur cette problématique, Clémence Bare a mis en exergue l’importance de la compétence du personnel au niveau du pays. Un critère très capital pour les bailleurs. «  Il faut recruter des personnes compétentes, qui seront payées à la hauteur du travail
accompli….Tout ça, c’est des critères  de performance des programmes pour les bailleurs.  Il y a des pays, où il y a des faiblesses de système de santé,  de faiblesse des structures de tous les systèmes.

On sait qu’il y a des pays qui ont  été en crise,  des pays qui ont des problèmes des ressources humaines, ce qui retentit malheureusement sur la gestion des programmes et sur la  consommation des financements »,a fait savoir le chef régionale et conseillère en charge l’investissement durable.

Elle déplore le fait que plusieurs financements sont retournés au Fonds mondial, parce que les pays bénéficiaires ne les ont pas consommés. Ces financements ne sont pas que des fonds liés au VIH/SIDA au contraire.

«Ce que je  dirai est que dans les derniers mois de cette année, comme on nous a prévenus que ces financements  ne seraient plus réallouer aux pays pour la phase de financement suivant , donc on ne peut plus prolonger la date d’utilisation, depuis deux mois, nous travaillons avec les pays pour faire des nouvelles priorités pour prendre en compte les aspects qui sont dans le plan d’urgence et faire des reprogrammations. Si au départ ce n’était pas prévu comme cela, maintenant que nous avons cette vision du Plan d’urgence, on  a demandé aux pays de retravailler. Le Fonds mondial a été ouvert», a-t-elle assuré.

Mme. Bare affirme que des reprogrammations ont été faites avec beaucoup de financements.  Et cela a permis à des pays comme la République démocratique du Congo, où l’on était, il y a même pas un an, à peu près à  40% du taux d’exécution des programmes performance, aujourd’hui on est à 95%.

«Ceci parce qu’il y a eu un effort, tout le monde s’est mis au tour de la table pour faire en sorte que ces financement ne soient pas perdus. Et malheureusement, il y a des pays, où le processus est beaucoup  très  lent et c’est là où il faut que les Gouvernement
sachent qu’il faut mettre vraiment des équipes de combats à la tête de ce programme d’urgence, des équipes de combats, des staffs qu’il faut, mais payés par les nationaux, parce que les bailleurs ne veulent plus financer les salaires », a fait savoir le chef régionale et conseillère en charge l’investissement durable de l’ONUSIDA.

Yassa, depuis Dakar