Les ordres, les menaces et les intimidations du Gouverneur de province du Sud-Kivu en vers les agents de l’administration et les opérateurs économiques, n’ont visiblement pas empêché la réussite de la journée province morte ce mardi 1 mars à Bukavu.
Cet avant-midi, boutiques, magasins, dépôts, écoles et marchés sont hermétiquement fermés.
A Bukavu, par exemple, on pouvait voir des élèves en majorité ceux de l’école primaire renvoyés à la maison par leurs enseignants et d’autres n’ont même pas ouvert leurs portes, et ce, malgré le communiqué du ministre provincial de l’EPST publié à la veille promettant des sanctions aux écoles qui répondraient à l’appel de la Société Civile
Des institutions d’enseignement supérieur comme l’Université Officielle de Bukavu (UOB), Université Catholique de Bukavu, l’Institut Supérieur des Techniques Médicales et l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) n’ont pas fonctionné à la normale. . L’université UEA n’a pas ouvert ses portes ainsi que d’autres écoles primaires et secondaires.
Seuls des véhicules de transport en commun et motos sont visibles dans les rues de la commune mais pas comme à l’accoutumer.
En commune d’Ibanda et Bagira également, des institutions de micro finance et des banques comme Equity BCDC, FBN Bank, TMB, la Coopec Cahi, et plusieurs d’autres n’ont pas ouverts leurs portes.
Dans cette partie de la ville, seuls les bureaux de l’État, à la mairie, dans des divisions et les cabinets ministériels et le cabinet du Gouverneur sont ouverts. Néanmoins, tous les cabinets à l’Assemblée provinciale sont fermés.
La Société Civile de Bagira, fait savoir que dans cette commune, plusieurs préfets ont renvoyé les enfants à la maison. Ici aussi des maisons commerciales sont restées fermées. Moins de bus de transport en commun dans parkings de Bagira.
Loin de la ville, cette fois dans des territoires du Sud-Kivu, la même situation a été observée dans certaines entités. Dans la ville d’Uvira, à Baraka, à Kamituga, malgré les communiqués publiés la veille par les maires des villes promettant des sanctions aux opérateurs économiques et agents de l’Etat qui ne viendront pas au travail, l’appel de la société civile a été largement suivi.
Pour le territoire de Shabunda, n’est pas en reste. Joseph Mpeseni, président de la Société Civile de la place renseigne que cet appel a été respecté à 95%. Ecoles, marchés n’ont pas ouvert. Toutes les activités sont restées paralysées y compris même des services étatiques. C’est à 11heures, que selon lui, seuls des pharmacies et des marchés ont ouvert.
La Société Civile de Kamituga parle d’une réussite. Son président fait savoir que jusqu’à midi, les activités sont toujours paralysées, malgré l’appel de la mairie de cette ville qui a interdit une quelconque ville morte dans son entité.
Vendredi dernier, les organisations de la Société Civile Forces vives réunies au sein du bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu ont appelé à une ville et province morte ce mardi 1 mars 2022.
Selon elles, cette journée sans activités sur toute l’étendue de la province faisait suite à la réunion hebdomadaire de mardi 22 février avec les forces vices, et une autre tenue jeudi 24 février avec les présidents des noyaux communaux, territoriaux et urbains de la société civile afin d’exiger la démission de Théo Ngwabidje Kasi, de son poste de Gouverneur déjà désavoué par l’assemblée provinciale.
Pour tenter d’étouffer cette démarche de la Société Civile, le Gouverneur de province est personnellement descendu sur plusieurs endroits considérés chauds de la ville pour sensibiliser les opérateurs économiques à ne pas suivre l’appel de la société civile.
Cette mobilisation des habitants du Sud-Kivu à répondre à l’appel de la Société Civile est considérée par plusieurs observateurs comme une manière claire pour eux de prouver leur désamour en vers le Gouverneur Théo Ngwabidje et ce malgré l’appui dont il continu à être bénéficiaire de la part des autorités de Kinshasa