Un émissaire du président kenyan Huru Kenyatta était reçu tour à tour, mardi 24 novembre par Joseph Kabila, ancien président de la RDC et Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président congolais en fonction.

Musyoka Kalonzo Stephen, c’est bien son nom. L’émissaire kenyan était porteur d’un message du président Huru Kenyatta à son homologue congolais Félix Antoine Tshisekedi et aussi au à Joseph Kabila, deux autorités morales de la coalition FCC-CACH, actuellement au pouvoir en République démocratique du Congo.

Rien a filtré de ces entretiens qui ont eu lieu séparément mais des observateurs s’accordent pour soutenir que cette visite intervient dans un contexte politique particulier. Il s’agit de la crise politique qui est observée depuis plusieurs mois au sein de la coalition au pouvoir, et qui bloque la marche normale du pays. L’ancien ministre kenyan des Affaires étrangères, arrive en RDC en sapeur pompier, pour tenter de rapprocher Tshisekedi et Kabila, en crise de confiance depuis plusieurs mois, comme ce fut le cas au Kenya son pays, au lendemain de la dernière élection présidentielle contestée par l’opposant kenyan R. Odinga. Ce dernier, après avoir mis un peu d’eau dans son vin, avait privilégié la paix pour le bien-être des populations kenyanes. C’est dans ce cadre qu’il signa l’accord de gouvernance commune avec le camp de l’actuel président du Kenya, rappellent les observateurs.

S’agissant de la RDC, la situation de crise actuelle est la conséquence des divergences de gouvernance qui persistent au sein de la coalition FCC-CACH, lesquelles divergences ont conduit Félix Antoine Tshisekedi d’initier les consultations en vue de constituer une Union sacrée de la nation. Depuis le 2 novembre finissant, le président congolais est en train des consulter les forces sociales les plus représentatives en vue de réconfigurer la majorité.

Une démarche mal perçue côté FCC, qui crie et dénonce le débauche de certains de ses cadres par le camp Tshisekedi. Et ce n’est pas tout, le camp de Kabila accuse également le CACH de violer l’accord de gouvernance, signé entre Kabila et Tshisekedi, la veille de l’investiture à la magistrature suprême du fils d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Les dernières en date, ce sont les nominations dans l’armée et la magistrature, suivies de la prestation de serment des trois juges constitutionnels, boycottés par les chefs de corps de deux chambres du parlement, par le Premier ministre, chef du gouvernement et bon nombre des ministres membres du FCC.

Les lendemains incertains que présage la crise actuelle en RDC préoccupe au plus haut niveau l’Afrique. Cette dernière sait que la paix en RDC est ipso facto une paix pour tout le continent. Ainsi, pour prévenir une crise qui embraserait tout un continent, des initiatives sont prises au niveau tant national, sous-régional, régional et continental, pour tenter de concilier les deux grands ensembles politiques de la RDC. Cette dernière on le sait, doit prendre la présidence tournante de l’Union africaine (UA), l’année 2021 prochaine.