Tout est parti de la déchéance de Jean-Marie Kalumba Yuma, fin mars dernier. Le ministre congolais de l’Économie nationale a été destitué de ses fonctions par les députés nationaux. Mercredi 30 mars, 277 sur 380 présents ont voté pour son départ du gouvernement Sama Lukonde, lors de la plénière tenue ce jour à l’Assemblée nationale. Les élus nationaux l’ont accusé d’être incapable de réguler et juguler la flambée des prix des produits de première nécessité et d’autres sur le marché.
Aux yeux des pontes de l’Union sacrée, cette destitution est considérée comme une “mort subite”, un but contre son propre camp.
Lors d’une réunion de crise le 9 avril dernier, présidée au somptueux Kempisky Hôtel du fleuve, par Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, instructions ont été données aux députés membres de la majorité, afin que ce genre d’actes ne se répètent. “Continuons avec les questions orales et les interpellations, mais laissons de côté la mort subite”, a instruit Mboso aux députés de la majorité.
Il faudra rappeler que bien avant le vote qui a conduit au départ de Jean-Marie Kalumba du gouvernement, une autre rencontre avait réuni autour de la table Christophe Mboso, Modeste Bahati, Jean-Michel Sama Lukonde et Jean-Pierre Bemba Gombo, respectivement président de l’Assemblée nationale, Sénat, Premier ministre et président national du Mouvement de libération du Congo (MLC). Tous cadres de l’Union sacrée. Ils ont tenté sans succès d’obtenir le rejet qui a visé JM Kalumba. Le fiasco de cet arrangement semble avoir jeté le froid dans les rangs de la majorité mécanique, alors qu’elle venait de déposer une deuxième motion contre le ministre de l’Intérieur Daniel Aselo.
Dans le même ordre, certaines indiscrétions soutiennent que la chute du ministre de l’Économie, réputé pro Bahati Lukwebo, les members de la majorité craignent désormais des règlement des comptes, surtout lorsqu’on sait que depuis la dernière composition de l’actuelle équipe du nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), nombreux de ses membres sont mécontents d’avoir été roulés.
Ainsi, l’occasion faisant le larron, le speaker de la chambre Basse du Parlement en a profité pour mettre à la surface cette question et les divergences entre membres de la dynamique mise en place par Tshisekedi après les consultations d’octobre et novembre 2020.
“Si l’adoption de la motion de défiance a redonné du prestige à l’Assemblée nationale, certains d’entre nous n’ont pas approuvé cette démarche et cela est le sentiment d’une crise entre le Sénat et l’Assemblée nationale, a expliqué Mboso, avant de craindre que « ces initiatives non contrôlées puissent déstabiliser la majorité et, donc le président Tshisekedi ».
Enfin, Mboso a invité les bonzes de l’Union sacrée a se surpasser pour « transcender les frustrations nées de la dernière mise en place du bureau Kadima et du départ de Kalumba Yuma ».