En République démocratique du Congo (RDC) tout comme dans bon nombre de pays en Afrique, la liste des dignitaires politiques qui prennent la route de l’étranger pour des soins de santé appropriés est interminable.
Depuis de longues années, bon nombre d’autorités et dignitaires congolais ont souvent pris la route de l’étranger pour des soins appropriés. Nombreux y sont même décédés, alors qu’il s’y faisaient soigner. Des cas les plus récents, l’on peut citer ceux des cas du député de Mbandaka, Henri Thomas Lokondo, du Cardinal émérite Laurent Monsengwo Passinya, décédés respectivement en Afrique du Sud et en France, où ils ont été évacués pour des soins appropriés.
Et tout récemment, soit au début de l’année en cours, Vital Kamerhe, bénéficiaire d’une liberté provisoire début décembre dernier, a en début janvier, sollicité son évacuation à l’étranger pour des raisons de soins. Joseph Kabila, ancien Président congolais et tout premier sénateur à vie de la RDC, a en fin janvier dernier, pris le chemin de Afrique du Sud, pour des soins de qualité, après son accident de voiture, quelques jours avant, soit le 19 janvier.
Début février, Jean-Marc Kabund a Kabund, premier vice-président de l’Assemblée nationale et ancien président a.i de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), parti actuellement au pouvoir lui, s’est envolé pour Londres, au Royaume Uni, pour les mêmes raisons. Alors que l’on croyait que c’était fini, les congolais ont été surpris d’apprendre, la présence du Président actuel de la RDC Félix Tshisekedi, à l’hôpital Saint-Luc de Bruxelles, en Belgique, où il a été soigné de l’hernie discale.
Et cette situation est la même observée dans bon nombre de pays en Afrique, où les dirigeants sont accusés de cracher sur le système sanitaire chez eux, en faveur de celui de l’occident, de l’orient ou du Maghreb.
Alors qu’ils dépensent des fortunes colossales sur le dos du contribuable pour leurs traitements hors frontières nationales, le pays, mieux le continent lui, est en proie à des maladies que l’on pourrait éviter ou maitriser et, dans une certaine mesure facile à éradiquer.
Vu du côté congolais, les soins de santé constituent un défi depuis des décennies et les besoins ne font qu’augmenter au milieu des populations. Avec une population estimée à près de 100 millions d’habitants (majoritairement jeunes) environs moins de 5 % ont accès à des soins de santé appropriés. Et dans leur majorité, les congolais ont besoin de certains services de santé, tels le planning familial, les soins prénataux et anténataux, la vaccination, la nutrition et l’accès à des soins des base.
Le peuple, mieux les gens ordinaires subissent des infrastructures sanitaires délabrées, la pénurie des médicaments essentiels, avec risque d’exposition à des médicaments de moindre qualité ou falsifiés, des tenues de protection inadéquates, mauvaises conditions de travail, bref, des services de mauvaise qualité.
Comme quoi, les responsables politiques congolais ou africains portent peu d’intérêt aux investissements de santé dans leur pays, dès lors qu’ils les utilisent rarement, ayant fait leur choix pour l’étranger, cela malgré que leurs soins soient pris en charge aux frais du contribuable. Il y a quelques années, un artiste musicien congolais, avait dans une de ses chansons, indexé la qualité, non seulement des services, mais aussi des infrastructures même de l’hôpital général de référence de Kinshasa, ex Mama Yemo. Ce qui lui aurait valu même un procès en justice.
Covid-19, la pandémie qui a montré la nudité des systèmes de santé congolais, africains.
Dorénavant décrié, la pandémie de Covid-19, qui a débuté en Chine, le pays de midi, au premier trimestre de l’année 2019 a éclaboussé la mauvaise qualité du système sanitaire dans nombreux Etats africains. Avec des hôpitaux sous-équipés et les moyens inexistants.
Prise de conscience du peuple
Dans certains pays africains, ayant compris que les soins de santé à l’étranger des dirigeants dans leurs pays engloutissent des millions d’euros, dans certaines régions de l’Afrique, le peuple a pris conscience pour contraindre leurs dirigeants soit à la démission et/ou plier pour des soins à domicile. C’est le cas de l’Algérie, où en mars 2019, la rue avait contraint l’octogénaire Abdelaziz Bouteflika (83 ans), à renoncer au pouvoir, après une énième hospitalisation en Suisse. Quelques trois mois plus tard, l’autre vieux président africain, le camerounais Paul Biya, un autre octogénaire (87 ans) de l’époque, le régulier patient des cliniques suisses, a eu à écourter son séjour à Genève, après que des manifestants camerounais de l’opposition, avaient fait un sit-in devant son hôtel.